Durant les années 90, dans le Minnesota, l'Inspecteur Bruce Kenner (Ethan Hawke) enquête sur une affaire des plus étranges : une adolescente (Emma Watson) accuse son père (David Dencik) d'avoir abusé sexuellement d'elle, mais celui-ci n'a aucun souvenir des évènements. Les autorités se tournent alors vers le Professeur Raines (David Thewlis), un expert en régression hypnotique, qui utilise ses talents sur les personnes impliquées, et découvre une sombre histoire de conspiration sataniste...
Un thriller psychologique pseudo-horrifique, réalisé par Alejandro Amenabar, et qui s'avère particulièrement médiocre, car reposant sur un pivot très précis, à savoir Emma Watson.
Une Emma Watson dont les témoignages soutiennent toute cette histoire, ce qui pose un problème de taille (ATTENTION SPOILERS) ; dès le début du film, le spectateur sceptique se posera ainsi naturellement des questions : pourquoi l'hypnotiseur manipule et dirige à ce point les témoignages ? Pourquoi personne ne remet en question cette technique ? Pourquoi Emma Watson semble ne plus savoir jouer ? Pourquoi faire un film sur l'une de ces histoires de crimes satanistes qui, IRL, se sont avérées n'être que des manifestations sans fondement de l'hystérie collective des Américains ? Pourquoi le tout semble parfois plus proche d'un téléfilm Lifetime cousu de fil blanc et retraçant mollement une histoire vraie, plutôt que d'un long-métrage signé Amenabar ?
Certaines de ces questions trouvent une réponse : le film n'est effectivement qu'une illustration mollassonne et sans intéret de cette hystérie collective, et si Emma Watson joue aussi faux, c'est (peut-être) parce que son personnage est supposé mentir et jouer la comédie (espérons que ce soit la raison de cette interprétation, même si j'ai de très gros doutes à ce sujet).
À part ça ? C'est un bon gros néant. Il ne se passe rien, c'est terne, sans énergie, c'est longuet, on a constamment vingt longueurs d'avance sur le script, et même le talent de réalisateur d'Amenabar finit par être insuffisant pour maintenir un semblant d'intérêt.
Franchement, quitte à passer deux heures sur une histoire de chasse aux sorcières satanistes imaginaires dans l'Amérique des 90s, autant directement regarder le documentaire Paradise Lost (1996) - et enchaîner sur ses suites et sur West of Memphis (2012), tous nettement plus captivants, surprenants et intéressants ; par contre, leur dramatisation, Devil's Knot : Les 3 crimes de West Memphis (2013), est à éviter.
1.25/6
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