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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Halloween Oktorrorfest 2016 - 33 - Motivational Growth (2013)

Publié le 3 Octobre 2016 par Lurdo in Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Fantastique, Halloween, Horreur, Comédie

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

Motivational Growth :

Ian Folivor (Adrian DiGiovanni), un trentenaire dépressif, asocial et reclus, vit depuis des semaines dans son appartement minuscule, cloîtré devant son vieux poste de télévision hérité de ses parents. Lorsque celui-ci tombe en panne, cependant, c'est le drame, et Ian décide d'en finir... mais il se rate, et découvre alors qu'une moisissure murale, dans sa salle de bains, lui parle. Suivant les conseils de cette étrange créature à la voix suave (Jeffrey Combs), Ian se reprend en main, et fait alors la connaissance de Leah (Danielle Doetsch), une charmante voisine un peu excentrique. Mais la Moisissure a ses propres plans, et Leah n'en ait pas forcément partie.

Assez amusant d'enchaîner ce métrage juste après un Deep Dark qui m'a paru affreusement sage, puisque malgré un postulat de base pas si différent que ça, ce Motivational Growth en est l'opposé complet dans son exécution... jusqu'à l'excès.

Là où Deep Dark donnait plus dans la comédie satirique pas particulièrement drôle, et sous-exploitait son idée de base, ici, ce métrage au budget minimaliste (mais très bien utilisé) n'hésite pas à donner dans le bizarre et l'improbable, et ce dès sa première minute.

Tout est très stylisé et décalé, de la musique (à base de chiptunes) aux visuels (volontairement intemporels et crasseux) en passant par la structure (ça va et vient entre monde onirique animé à la manière d'une cinématique pixélisée, réalité, et divers degrés d'hallucinations télévisuelles), par les choix du script (le héros s'adresse régulièrement au spectateur, face caméra), par l'écriture des personnages (jamais vraiment crédibles en tant qu'êtres humains, mais étrangement sympathiques) et par l'interprétation, inégale, mais appropriée aux personnages, et participant à l'étrangeté globale du film.

Un film qui repose en grande partie sur le doublage décontracté et peu sérieux de "The Mold" par Jeffrey Combs, excellent comme toujours, surtout lorsqu'il parle de lui-même à la troisième personne.

J'ai donc bel et bien trouvé ici tout ce qui me manquait dans Deep Dark... et bien plus encore.

C'est d'ailleurs probablement là le problème de ce Motivational Growth : pendant un bon moment, malgré ses errances psychédéliques et irréalistes, le métrage conserve une structure et une certaine logique interne, qui font que le spectateur n'est pas trop perdu.

Dans sa dernière partie, cependant, à mesure que le héros et Leah se rapprochent d'une manière particulièrement forcée et étrange, le film déraille un peu, et laisse libre court à bon nombre de délires pas toujours très pertinents ou intéressants.

La fin, ainsi, laisse clairement libre court aux interprétations les plus diverses et variées, et le spectateur reste un peu le bec dans l'eau, insatisfait.

Néanmoins, le film est globalement un joli tour de force compte tenu de son budget (170000$), et il a le courage d'aller jusqu'au bout de son délire, quitte à laisser une partie des spectateurs sur le bas côté, et rien que ça, c'est à saluer.

Un gros 3.75/6

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