La Maison des Ténèbres (Don't Breathe - 2016) :
Rocky (Jane Levy), Alex (Dylan Minette) et Money (Daniel Zovatto), trois jeunes cambrioleurs de Detroit, s'introduisent dans la maison d'un vieil aveugle (Stephen Lang), pour lui dérober son magot. Mais celui-ci s'avère bien plus dangereux que prévu, et bien vite, les trois intrus deviennent sa proie.
Encore un film vendu par la critique et les amateurs de genre comme le meilleur film d'horreur/thriller de ces 10/20 dernières années, blablabla, comme The Witch ou It Follows avant lui... et encore une déception.
Ici, on a donc le réalisateur du remake d'Evil Dead, qui s'associe de nouveau avec la star de ce remake, la toujours sympathique et talentueuse Jane Levy, pour un huis-clos au postulat de départ assez banal et quelconque, et déjà vu à de multiples reprises, notamment cette année (cf The Neighbor, ou même, plus bas sur cette page, The Good Neighbor).
En soi, ce n'est pas un problème, il y a toujours moyen d'offrir des variations sur un thème imposé ; mais c'est là que le bas blesse, puisque ces variations, ici, donnent l'impression d'une idée de base "des jeunes s'introduisent chez un ex-soldat aveugle pour le cambrioler, mais il les tue un par un" qui aurait donné un court métrage efficace, mais à laquelle les scénaristes n'ont eu de cesse de rajouter des couches et des couches de provoc' et de surenchère, jusqu'à l'overdose : le premier rebondissement, sur ce qui se trouve dans la cave, passe encore ; le second, une fois que Levy est capturée, donne lieu à une scène vraiment too much, qui n'apporte rien, et fait basculer le tout d'un survival à un quasi rape and revenge assez cliché.
Alors attention, ça reste bien mené, bien joué et assez bien filmé (malgré des parti-pris de photographie et d'éclairage assez radicaux, à base d'éclairages néons multicolores, et de contrastes omniprésents), avec une vraie tension par moments... mais ce sont les choix du script, et ses grosses ficelles, qui déçoivent.
Le trio de tête est cliché au possible, avec une tentative d'humaniser deux des trois criminels, histoire de ranger le public à leurs côtés ; le vieil aveugle, lui, est presque plus efficace que Daredevil dans ses déplacements, et sa caractérisation est vraiment... discutable ; et le tout semble un peu tirer en longueur, notamment sur la fin, une fois que Levy sort de la maison... pour y être ramenée dix minutes plus tard, s'évader à nouveau, etc. J'avoue qu'à ce moment du film, j'avais presque décroché, et j'attendais passivement que ça se termine.
Dans l'ensemble, c'est un thriller honnête et compétent, bien qu'assez balisé... mais on est tout de même loin de la tuerie absolue vantée un peu partout.
3.5/6
Coup de foudre pour l'ennemi (Pumpkin Pie Wars - 2016) :
Dix ans après que leurs mères respectives (Michele Scarabelli et Jennifer Juniper Angeli) aient mis un terme à leur amitié & à leur collaboration professionnelle en ouvrant chacune une pâtisserie dans leur petite ville de l'Ohio, Casey (Julie Gonzalo) et Sam (Eric Aragon) sont contraints de reprendre le flambeau, et de défendre l'honneur familial dans le grand concours annuel de Tarte à la Citrouille. Rien de plus simple pour Sam, un chef, mais nettement plus compliqué pour Casey, qui est experte-comptable...
Cette année, plutôt que d'essayer de produire une comédie romantico-familiale d'Halloween, comme le October Kiss de l'année dernière, Hallmark a préféré se rabattre sur sa (très médiocre) série des The Good Witch/Un Soupçon de Magie, déclinée en plus d'une demi-douzaine de téléfilms, et en une série tv mélangeant romance et collagène.
Les spectateurs allergiques à la série des Good Witch sont donc contraints de se rabattre sur ce Pumpkin Pie Wars, très vaguement de saison... et mine de rien, ils n'y perdent pas forcément au change, puisque cette rom-com cuisinière, si elle ne brille pas nécessairement par son originalité, s'avère tout à fait respectable.
La distribution est globalement assez sympathique (Gonzalo en tête, expressive et attachante, mais aussi les deux mères, la sœur et la voisine jalouse - Aragon, lui, est nettement plus quelconque, que ce soit dans son jeu, ou au niveau charisme), le récit évite pas mal d'écueils habituels des productions Hallmark (pas de quiproquo ou de dispute, les deux protagonistes règlent leurs problèmes en discutant ouvertement et clairement, pas de triangle amoureux, etc), et le tout se déroule de manière suffisamment rythmée pour ne pas perdre le spectateur en cours de route.
Un petit 3.5/6
(critique revue et corrigée lors de l'Oktorrorfest 2017)
The Dark Stranger (2015) :
Jeune dessinatrice suicidaire et dépressive, Leah (Katie Findlay) peine à se remettre du suicide de sa mère, au grand dam de son frère (Alex Ozerov) et de son père (Enrico Colantoni). Un jour, cependant, elle retrouve l'inspiration en commençant à dessiner avec son propre sang, et progressivement, une entité maléfique, l'Étranger Ténébreux (Stephen McHattie), se manifeste, exigeant qu'elle continue son oeuvre, et le nourrisse de son énergie créatrice.
Un film canadien écrit et réalisé par une même personne... qui donne fortement l'impression d'être tout juste sortie d'une école d'art, et/ou d'adhérer fortement au cliché de l'artiste torturé qui ne trouve sa rédemption qu'au travers de son art cathartique, blablabla.
Je ne serais pas surpris qu'une partie du script soit du vécu (la dépression, la tentative de suicide), tant tout ça sonne à la fois vrai, et paradoxalement très caricatural. En fait, en lieu et place d'un film d'horreur, on a droit ici à un métrage du niveau d'un épisode de Fais Moi Peur, ou de Chair de Poule.
Leah a à peu près la même profondeur qu'un personnage de ces séries, le méchant est tout aussi manichéen et peu menaçant, l'explication de ses origines est à peu près aussi maladroite, et de manière générale, il y a tout autant de tension et de suspense (c'est à dire pas beaucoup) que dans les 20-25 minutes des épisodes de ces séries (si ce n'est moins).
Les intentions sont louables, et la distribution sympathique, mais le reste, c'est à l'image des décors de l'affrontement final : en carton.
2/6
The Watcher (2016) :
Heureux et détendu, un jeune couple (Erin Cahill & Edi Gathegi) s'installe dans la demeure de leurs rêves, après avoir fait la connaissance de Jeanne (Denise Crosby), leur voisine, et de son fils trisomique, Mikey (Riley Baron). Mais rapidement, ils apprennent que tous les habitants de cette maison sont harcelés par une présence menaçante et agressive, le Corbeau...
Téléfilm Lifetime supposément inspiré d'une histoire vraie, ce The Watcher m'a surpris. En effet, malgré sa chaîne de diffusion, et son script somme toute prévisible, le film tient visuellement très bien la route, et parvient même à imposer plus d'ambiance et de suspense que bon nombre de films d'horreur mainstream qui encombrent les salles de cinéma et les bacs à DVDs.
C'est plutôt bien joué, la présence d'un couple mixte dans les rôles principaux est la bienvenue, et le travail sonore est plutôt intéressant, se mariant très bien avec la photographie et les effets employés (le Corbeau, notamment, est assez réussi visuellement).
3.5/6
Dead 7 (2016) :
Dans un futur post-apocalyptique, une petite ville de l'Ouest américain est menacée par la maléfique Apocalypta, une sorcière capable de contrôler les hordes de zombies qui ont dévasté le pays. Pour s'opposer à elle, le shérif recrute une troupe de mercenaires issus de nombreux horizons...
Alors là, soyons très clairs : nous sommes en face d'un nanar Syfy produit par The Asylum, prenant place dans un univers de western post-apocalyptique empli de zombies, et écrit (et interprété) par Nick Carter, des Backstreet Boys. Déjà, ça augure du pire.
Et quand on rajoute à cela un réalisateur issu de la tv-réalité, et une distribution très largement issue du milieu des boy-bands (membres des Backstreet Boys, de Nsync, d'O-Town, et que sais-je encore...), on comprend très rapidement que tout cela n'a aucune prétention de qualité, et n'existe que comme un coup de publicité pour une chaîne à la recherche d'un Sharknado potentiel. C'est d'autant plus évident que le métrage - une resucée des 7 Mercenaires - a été diffusé le 1er Avril dernier sur la chaîne, ce qui est assez clair sur les intentions de cette dernière.
Et effectivement, le film n'est pas bon : découpé en sept chapitres, il se traîne pourtant lamentablement, la photo est délavée, ça hésite constamment entre premier et second degré, et de manière générale, c'est médiocre sur tous les plans. Mais paradoxalement, ce n'est pas désastreux pour autant.
C'est très inégal, mais il y a quand même du bon dans l'interprétation, dans la mise en images, dans la musique, dans les idées... étrangement, alors que tout laissait penser que le film n'était qu'un véhicule pour la hype et le gimmick des boy-bands, en fait, on s'aperçoit vite que ces derniers se sont donnés à fond (pour le meilleur et pour le pire) à ce projet. Et malgré toute la médiocrité ambiante, on finit par s'intéresser à certains des personnages, joués avec entrain et volonté par les acteurs et apprentis-acteurs (Fatone s'amuse bien, A.J. McLean se prend pour le Joker, Carrie Keagan - clairement là pour son profil poumonné - est compétente et convaincante...)
En résumé, ce n'est pas bon, même pour du téléfilm, mais difficile de se montrer méchant avec un projet qui semble avoir été fait avec tant de bonne volonté.
1.75/6
The Good Neighbor (2016) :
Deux lycéens (Logan Miller, Keir Gilchrist) décident de se lancer dans une expérience sociale avec leur voisin, un vieillard bougon et hostile à la réputation terrifiante (James Caan) : profitant des ressources considérables de l'un d'entre eux, ils piègent la maison du vieillard pour lui faire croire à une hantise, et pour observer ses réactions. Mais les réactions du vieil homme sont étrangement calmes, et il semble dissimuler quelque chose de sinistre dans son sous-sol fermé à clef...
Un thriller pseudo-horrifique (le postulat de départ l'est, du moins) particulièrement basique, téléphoné et quelconque, qui déçoit tant sur la forme que sur le fond.
La forme, parce que le film est un mélange de found footage/caméras de surveillance au format assez laid, et de plans plus traditionnels et cinématographiques ; le fond, parce que le script se sabote lui-même, en tentant de mêler le found footage, justement, avec un procédural judiciaire absolument inutile (le récit n'est qu'un gros flashback utilisant les images des caméras comme preuves dans un procès, le tout étant raconté sous formes de chapitres qui n'apportent rien au film).
Résultat, non seulement les protagonistes adolescents sont antipathiques dès leur première apparition à l'écran, non seulement James Caan ne fait que le strict minimum, non seulement Anne Dudek est mal castée (elle ressemble plus à la grande sœur de l'adolescent qu'à sa mère), non seulement la structure est défaillante et peine à créer la moindre tension, mais en plus, quand arrive la fin du film, on a une énorme impression d'avoir vu un téléfilm Lifetime moralisateur, cousu de fil blanc et sans intérêt.
1.5/6 (la comparaison avec La Maison des Ténèbres, au postulat pas si différent que ça, est sans appel pour ce Good Neighbor)
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