The Veil :
Dans les années 80, Jim Jacobs (Thomas Jane), le gourou d'une secte étrange appelée Heaven's Veil, a emporté avec lui tous les membres de sa communauté lorsqu'il s'est donné la mort au terme de nombreuses expérimentations visant à séparer l'âme humaine de son enveloppe corporelle. 25 ans plus tard, Maggie (Jessica Alba), la fille d'un agent du FBI ayant découvert les cadavres de Jacobs et de ses adeptes, décide de réaliser un documentaire sur la tragédie, en ramenant la seule survivante de celle-ci, Sarah (Lily Rabe), sur les lieux du suicide collectif. Mais sur place, ils s'aperçoivent bien vite que les expérimentations de Jacobs ont peut-être bien porté leurs fruits...
Une production Blumhouse ultra-frustrante puisque son fond est totalement desservi, pour ne pas dire saboté, par sa forme particulièrement médiocre et laide.
Le fond, c'est, pour faire simple, encore une nouvelle relecture fictive du massacre de Jonestown qui avait déjà donné naissance, en 2013 et 2014, à The Sacrament et à Apocalyptic, deux found-footages aux réussites diverses et inégales.
Ici, cependant, le script a la bonne idée de faire de cette relecture (attention SPOILERS) une histoire intéressante de secte menée par un gourou charismatique (excellent Thomas Jane, pourtant en roue libre et relooké à la Jim Morrison) doté de pouvoirs réels, et capable de ramener les morts à la vie, mais qui voit le rituel de renaissance de ses fidèles interrompu par le FBI juste après leur suicide collectif, et meurt donc sans avoir le temps de ressusciter ses disciples.
Et donc, 25 ans plus tard, ces disciples, réduits à l'état d'esprits furieux, prennent possession, un à un, de l'équipe de tournage du documentaire, pour exercer la vengeance de Jacob en levant une armée de possédés.
Un concept pas dénué de défauts (toute la structure du film, en flashbacks/images d'archive, ne fait que rappeler que le métrage était, initialement, conçu pour être lui aussi un found footage ; les personnages ont des réactions souvent stupides et improbables, sont tous interchangeables, et ont une caractérisation inexistante), mais qui serait resté intrigant si les choix du réalisateur ne le tiraient pas constamment vers le bas.
Ainsi, visuellement, tout est gris, monochrome, désaturé et sans contraste, au point que l'on ne fasse pas la différence entre les flashbacks des années 80 et les scènes du présent ; histoire de rajouter une couche de médiocrité inutile, le tout est régulièrement filmé avec une caméra à la limite du fish-eye, ce qui implique une distorsion visible de l'image sur ses côtés ; le rythme est assez pépère, pas aidé par des jump scares téléphonées au possible, et donc, par ces personnages génériques et sous-exploités (Alba est tout simplement inexistante dans le rôle principale, voire même en devient antipathique tant ses motivations sont mal définies, alors que Shannon Woodward n'a absolument rien à faire, si ce n'est débiter les clichés habituels du personnage de la fille prudente et peureuse qui veut partir de là au plus vite, mais que personne n'écoute).
En somme, le potentiel du récit est totalement gâché par sa mise en images particulièrement plate et insipide, et l'on finit par regretter qu'un autre réalisateur ne se soit pas chargé du même script, quitte à garder Alba en rôle principal.
2.25/6 pour la trame de fond et pour Jane.
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