Après avoir été possédée pendant 28 jours par un démon et exorcisée, Ava (Louisa Krause) doit désormais faire face aux conséquences des exactions de l'entité : sa famille (William Sadler Deborah Rush, Whitney Able, Zachary Booth) lui cache des choses, tout le monde la fuit, la Justice lui en veut, et Ava doit désormais assister aux réunions des Possédés Anonymes, qui doivent l'aider à retrouver une vie normale. Mais un mystère obsède Ava : pourquoi et comment a-t-elle été initialement possédée ?
Au premier abord, une comédie noire et horrifique plutôt intéressante, qui s'intéresse à l'après-possession, et traite cette dernière comme une addiction, dans un univers décalé et pas totalement réaliste.
Malheureusement, le film a un sérieux problème de ton qui l'empêche d'exploiter pleinement cette approche relativement inédite : sur le plan de la comédie noire, le film n'est pas très drôle, seulement un peu décalé, et avec une interprète principale qui prend le tout très au sérieux ; sur le plan de l'horreur, ça ne fait pas peur, ni ne fait monter la tension, puisque le film est tellement stylisé (néons et couleurs fluorescentes omniprésentes, caméras penchées, etc) que le tout ressemble plus à un clip vidéo ou à un cartoon qu'à quelque chose d'angoissant ; sur le plan de l'enquête "policière" de l'héroïne (façon film noir, avec saxophone lancinant en guise de bande son), c'est plutôt mou, et globalement cousu de fil blanc (bien que le scénario semble persuadé que le spectateur ait besoin d'une fin à rallonge qui, paradoxalement, explique un peu plus le pourquoi du comment... tout en le rendant plus confus).
Et puis il reste ce problème d'interprétation : car autant l'héroïne et un ou deux personnages secondaires sont justes, autant l'immense majorité des autres acteurs sont vraiment médiocres, peinant à donner vie à des dialogues bancals, et à être crédibles.
En résumé, entre l'illustration musicale débattable, la direction artistique très polarisante, l'interprétation inégale, et le script balisé, on regrette franchement que ce postulat très sympathique soit exploité de manière aussi laborieuse et inégale. Dommage.
Un minuscule 3/6
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