Insaisissables 2 (Now You See Me 2) :
En fuite, les Horsemen (Woody Harrelson, Jesse Eisenberg, Lizzie Caplan, Dave Franco) se confrontent désormais à Walter Mabry (Daniel Radcliffe), un génie du domaine des nouvelles technologies, qui a toujours une longueur d'avance sur le groupe...
Le problème des Insaisissables, c'est que ce sont des films hollywoodiens à destination d'un public qui ne s'intéresse pas forcément à la magie et à l'illusion, ou du moins qui n'en a qu'une vague idée caricaturale et irréaliste.
Par conséquent, ces deux films ont la fâcheuse tendance à en faire beaucoup trop dans l'esbrouffe, au point de transformer ces films de manipulations en films fantastiques, purs et simples. C'était déjà mon problème avec le premier opus (3/6), dans lequel l'utilisation à outrance d'effets numériques (durant et en dehors des tours de magie), l'exagération constante des capacités des magiciens, et toutes les improbabilités physiques et logiques finissaient par enlever toute vraisemblance à l'univers du métrage, et donc par affaiblir d'autant la magie présentée à l'écran, paradoxalement moins spectaculaire puisque totalement bricolée par ordinateur. Et comme le script était déjà, à la base, cousu de fil blanc, le film ne fonctionnait que sur le capital sympathie de son cast, et l'énergie de son réalisateur.
Ici, problème : le cast perd Isla Fisher (enceinte), qui est remplacée par Lizzie Caplan, une Lizzie qui, malheureusement, est en pilotage automatique (ce qui pour elle signifie être sarcastique et rapidement saoulante) ; tous les autres rempilent (parfois pour le pire : Harrelson qui surjoue le rôle de son frère jumeau), mais la moitié d'entre eux semble s'ennuyer ferme, comme s'ils étaient contractuellement contraints et forcés d'apparaître dans ce film.
En même temps, on peut les comprendre, puisque tout est tellement centré sur Ruffalo que les autres Horsemen font presque de la figuration.
Autre problème : changement de réalisateur, et tout de suite, le film perd de son énergie et de son clinquant visuel, pour être nettement plus basique. Du moins, en ce qui concerne la manière dont est filmé le tout, puisque point de vue scénario, c'est tout le contraire. Les scénaristes ont jeté l'éponge, et n'essaient même plus de rendre ce qu'il y a à l'écran crédible : les effets impossibles et numériques sont la norme, et le film demande une telle suspension d'incrédulité qu'il entre de plein pied dans la science-fiction.
Une science-fiction qui ne dérangera probablement pas le spectateur lambda mais qui, pour moi qui suis amateur d'illusions et de magie scénique, est plus qu'agaçante. Ne parlons même pas des rebondissements du script, qui sont soit ultra-prévisibles, soit n'ont pas grand sens, ou des nombreuses scènes de dialogues manquant cruellement de rythme ; finissons néanmoins par mentionner la musique de Brian Tyler, qui était l'un des vrais points forts du premier film : ici, même Tyler semble livrer le minimum syndical, reprenant ses thèmes de Now You See Me sans rien leur ajouter de vraiment mémorable.
Bref, une suite bigger louder qui s'effondre sous son propre poids, et enterre probablement pour de bon la franchise Insaisissables (une franchise qui aurait pu donner quelque chose d'intéressant entre de bonnes mains) sur le territoire américain (les Chinois, eux, préparent leur spin-off).
2/6 (Daniel Radcliffe est sympathique, en antagoniste)
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