Halloween est passé, mais comme tous les ans, l'Oktorrorfest continue sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...
Shutter Island :
Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio), un US Marshall enquêtant sur l'évasion improbable d'une meurtrière d'enfants, arrive avec son nouveau partenaire (Mark Ruffalo) à l'Hôpital Ashecliffe, un asile d'aliénés situé sur une île reculée, où de dangereux criminels sont soignés. Mais rapidement, alors que Teddy mène l'enquête, il s'aperçoit que les apparences sont trompeuses, et que tout n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît sur cet îlot battu par les éléments.
Le problème avec les films se déroulant dans les hôpitaux psychiatriques, et narrés du point de vue du personnage principal, c'est que le spectateur avisé se méfie toujours de tout ce qu'il voit à l'écran. Il est ainsi à l'affût du moindre détail suspect, du moindre dialogue sibyllin, et du moindre indice susceptible de révéler un éventuel retournement final changeant la donne.
Résultat : le script d'un tel métrage se doit d'être absolument sans faille, bien rythmé, et/ou de multiplier les fausses pistes, de manière à faire oublier ses soupçons au spectateur.
Malheureusement, ici, ce n'est pas vraiment le cas. Dès les premières minutes, on comprend que quelque chose ne tourne pas rond (musique envahissante et assez particulière, ambiance étrange, dialogues suspects, réactions légèrement décalées de tous les interlocuteurs, rendu visuel parfois un peu artificiel), et l'on est aussitôt aux aguets, guettant le moindre détail étrange, et additionnant tous ces détails pour rapidement parvenir à percer le mystère du script.
Le script - pas forcément toujours très subtil, notamment sur la fin - tente pourtant la fausse piste (un complot paranoïaque qui se prête très bien à l'époque du récit), mais là encore, le tout est un peu trop grossier pour être totalement crédible, et peine à captiver, souffrant un peu d'un rythme mollasson.
C'est d'autant plus dommage que l'interprétation et le rendu visuel sont excellents, et parviennent presque à porter le film sur leurs épaules, à eux seuls. Mais, à quelques scènes près (dont la fin, joliment ambiguë), le scénario est étrangement balisé, et digne de n'importe quel thriller de genre basique que n'aurait pas renié un Shyamalan fatigué. Un thriller de genre basique réalisé par Scorsese, certes, mais un thriller de genre basique tout de même.
Ce qui fait du scénario le véritable point faible du film, malheureusement.
3.5/6
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