Dans l'asile du Dr. Stenson (Malcolm McDowell), les cas les plus étranges se succèdent : celui de Gustav (John Glover), un artiste excentrique et maniaco-dépressif, qui croit que ses sculptures lui parlent, et ignore que l'un de ses amis (Walter Perez) est responsable de son état ; celui de Steven (David Mazouz), un élève de Mlle Lorne (Lacey Chabert), et qui, quotidiennement violé par son père, croit voir une silhouette démoniaque le suivant partout ; et enfin celui de James Silo (Lou Diamond Phillips), un universitaire ayant construit un abri anti-atomique par peur d'être victime de l'Apocalypse Maya...
Un petit film indépendant surprenant, car plutôt bon, et bien éloigné de l'affiche derrière laquelle il se cache : ici, loin d'être un énième film d'horreur se déroulant dans un asile d'aliénés empli de fantômes ou de psychopathes sanglants, ce Sanitarium (à ne pas confondre avec l'autre film chroniqué plus tôt dans la journée) est une anthologie très proche d'un Les Nuits de l'Étrange, Au-delà du Réel, Les Contes de la Crypte, ou La Quatrième Dimension, avec trois segments distincts partageant le même thème de la folie, et des histoires douce-amères, aux conclusions toujours en forme de retournement final pas forcément désagréable.
Le premier segment traîne un peu en longueur, malgré les figurines très burtoniennes de John Glover, et l'interprétation réussie de ce dernier ;
c'est peut-être le plus faible des trois, à vrai dire, d'autant qu'il manque un peu de substance.Le second segment, lui, est beaucoup plus sombre et dépressif, puisque abordant le sujet de la pédophilie, en lui ajoutant une touche surnaturelle assez étrange et métaphorique.
Quant au troisième segment, tout en montage alternatif entre le présent (Silo enfermé dans son bunker, et perdant lentement l'esprit, harcelé par une présence de l'autre côté de la porte blindée) et le passé (l'aliénation progressive de Silo, à mesure qu'il se plonge dans les divagations des partisants de l'hypothèse des "anciens astronautes", et qu'il sacrifie famille et carrière par peur de la fin du monde), il développe une atmosphère très contemplative et mélancolique, et s'avère très bien interprété par LDP.
Au final, donc, une anthologie plutôt réussie, malgré des problèmes qui restent somme toute évidents (le film aurait par exemple gagné à être raccourci de dix ou quinze minutes, ici ou là ; Malcolm McDowell, lui, ne fait que la figuration, étant uniquement là pour parader en blouse blanche dans l'asile, et débiter quinze lignes de dialogues, à la Rod Serling du pauvre ; les chutes sont finalement assez classiques et prévisibles pour qui a l'habitude des séries sus-citées).
3.75/6
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