elcome Back (Aloha) :
Spécialiste indépendant fraîchement assigné par l'armée à Hawaii, Brian Gilcrest (Bradley Cooper) retrouve là son ex-compagne, Tracy (Rachel McAdams), mère de deux enfants, et désormais mariée à un ami de Brian, John (John Krasinski). Toujours épris l'un de l'autre, Brian et Tracy s'efforcent de résister à la tentation, d'autant que la paternité réelle de la fille aîné de Tracy est un secret de polichinelle. Heureusement, Brian a de quoi s'occuper, puisqu'il doit négocier les modalités du lancement d'un satellite privé avec les autorités locales et tribales... tout en gérant son attirance croissante pour l'énergique Allison Ng (Emma Stone), une jeune pilote originaire de l'île, et qui l'épaule durant sa mission...
Un film de Cameron Crowe qui cadre de bien belle manière les paysages hawaïens splendides... mais se vautre totalement sur tout le reste. En effet, le métrage ne sait jamais ce qu'il veut être : une dramédie familiale sur Brian, Tracy et John ; une comédie romantique basique sur Brian et Allison ; un film de vacances sur la beauté et la magie d'Hawaï : une conspiration techno-politique sur Bill Murray en milliardaire qui veut installer des bombes atomiques dans l'espace ; ou bien tout à la fois, en 1h45 de temps ?
Résultat, rien ne fonctionne vraiment, narrativement parlant, si ce n'est l'espace d'une scénette ou deux (la conversation silencieuse entre Cooper et Krasinski ; la scène finale entre Brian et sa fille, tout simplement superbe).
Le mélodrame familial est téléphoné au possible, et n'a donc pas grand intérêt (même si McAdams est, comme toujours, ravissante), la comédie romantique est plombée par une Emma Stone qui, dès sa première scène, en fait trois tonnes (elle n'a pas dû être briefé sur le genre exact du film, car son interprétation de la militaire zélée est plus proche d'une parodie à la Police Academy que d'un film comme Aloha), le film de vacances est saboté par des choix créatifs improbables (le cast principal est intégralement blanc, y compris le personnage d'Allison Ng, d'origine asiatique et hawaïenne, et ici interprété par une Emma Stone blonde), et le techno-thriller fait tellement pièce rapportée qu'il ressemble à un mauvais pitch griffonné à la va-vite sur un coin de table, un soir de beuverie.
Ce problème de tonalité et d'approche qui hante tout le film donne l'impression d'un métrage baclé, qui aurait connu bien des problèmes de production et des réécritures. Or à priori, ce n'est pas le cas, et Crowe nous ayant habitué à bien plus maîtrisé, on se demande toujours ce qui a bien pu se produire pour que cet Aloha soit aussi creux, décousu, et se retrouve à ce point le cul entre deux (ou trois) chaises.
2.5/6 pour la distribution, la photographie, et la réalisation.
(si tout le film avait eu la force de la scène finale, ça aurait probablement été un chef d'oeuvre)
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