Le Prince Thadeous (Danny McBride) est un glandeur qui préfère passer son temps à fumer de la marijuana plutôt que marcher dans les pas de son frère aîné, le brave et héroïque Prince Fabious (James Franco). Lorsqu'un sorcier maléfique (Justin Theroux) enlève la promise de Fabious (Zooey Deschanel), cependant, Thadeous n'a pas d'autre choix que de prendre part à la quête de son frère, accompagné de son fidèle page (Rasmus Hardiker) et d'une aventurière aussi séduisante que coriace (Natalie Portman)...
À sa sortie, en 2011, j'étais resté assez mitigé devant ce film :
On ne peut pas dire, en voyant le métrage, avec ses créatures animatroniques, ses sfx et ses décors, bref, son apparence globale, que les 50 M de dollars du budget aient été forcément gâchés. Le film applique à la lettre la formule Pineapple Express, se présentant comme une parodie vaguement stoner, pleine de vannes de cul et d'humour bien bas de plafond, pour finir par embrasser totalement les conventions du genre parodié, et conclure (quasiment) au premier degré, avec duel sur fond de déluge d'effet spéciaux, etc...
Mais quand même : 50 millions de dollars. Là où ça coince, pour moi, c'est que le film a les mêmes problèmes que Pineapple Express : à savoir que, lorsque c'est relativement premier degré, ça fonctionne assez bien (la poursuite en calèche, les combats contre les monstres, la bataille finale pleine de sfx). Mais le tout est globalement parasité par des vannes ultra-graveleuses, une tendance à systématiquement opter pour la facilité de la vanne de cul (oh, un yoda marionnette... pédophile et pervers ; oh, un minotaure... qui se prend pour Harvey Keitel dans Bad Lieutenant et tente de se taper le page qui ne sert à rien), et un rythme défaillant (ça se déroule plutôt bien, et puis là, paf, un couloir d'au moins 10 minutes de dialogues sans intérêt, par exemple).
C'est nettement moins stoner movie que Pineapple (heureusement), même si Franco joue le premier tiers du film dans un état pas très net, à essayer de tenir son accent d'une bouche pâteuse ; le reste du cast fait son truc (comprendre que Portman est en mode jeu limité, que Theroux cabotine, que McBride fait du McBride, et que Deschanel doit avoir 10 ou 15 lignes de dialogue dans tout le film, en surjeu) ; certains choix de réals sont hasardeux, m'enfin rien de bien dommageable... et comment terminer sans mentionner le score honteux (mais paradoxalement totalement mémorable) de Jablonsky, photocopié de Transformers et de Pirates des Caraibes, ainsi que du Zimmer synthétique des années 80.
Bref, pas terrible : j'ai passé plus de temps à lever les yeux au ciel qu'à me marrer, donc 2 ou 3/6... allez, 2.5/6.
Et après avoir revu le film, je dois bien avouer que je suis fortement tenté de revoir mon avis à la hausse. Car si tous les défauts mentionnés ci-dessus sont bel et bien présents, ils s'effacent un peu une fois que l'on sait à quoi s'attendre.
Certes, tout ce qui est vannes sexuelles et graveleuses reste affreusement déplacé, et semble rajouté à l'arrache pour justifier un classement "film pour plus de 17 ans" ; certes, Franco, Deschanel et Portman se font littéralement bouffer par McBride, son page et Theroux ; et certes, en coupant 5 ou 10 minutes de dialogues, le film serait mieux équilibré... mais sous ses atours de pantalonnade décérébrée écrite sous influence narcotique, on finit par percevoir un pastiche sincère et nostalgique des films de quête, plutôt très bien maîtrisé formellement.
Donc je remonte ma note à
3.5/6 (sans l'humour graveleux et en dessous de la ceinture, ça aurait été > 4/6)
Commenter cet article