
Ian Gray, un chercheur en biologie (Michael Pitt), est faciné par les yeux. Athée convaincu et militant, il est bien décidé à prouver que l'oeil, structure constamment érigée en exemple par les croyants comme étant l'oeuvre de Dieu, est parfaitement naturel et le produit de l'évolution. Suivant une intuition, un jour, il rencontre une jeune femme exotique et croyante (Astrid Bergès- Frisbey) qui chamboule sa vie. Mais après la mort tragique de celle-ci, Gray commence à entrevoir dans ses recherches une possibilité inédite : l'hypothèse de l'existence de la réincarnation, apparemment identifiable grâce à l'empreinte oculaire de chaque individu.
Un film de genre assez déplaisant, qui prend le prétexte d'une opposition science/spiritualité pour livrer un pensum gentiment prétentieux et poseur, digne d'un métrage d'étudiant : les dialogues sont patauds et didactiques, le film est froid, clinique, et la relation au coeur des premières 45 minutes (avant cette scène d'ascenseur assez risible) ne paraît jamais réelle.
La faute, principalement, à des personnages tout sauf attachants et intéressants : le héros, un jeune chercheur hipster savamment décoiffé et à noeud papillon, est abrasif, donneur de leçons, intransigeant, et débite des arguments sceptiques tout droit copiés-collés d'une mauvaise section de commentaires du web ; sa compagne, cliché ambulant de la femme étrangère, sexy et mystérieuse, est forcément spirituelle et lunaire ; l'assistante du héros, là-aussi, n'est qu'un cliché : dédiée à son travail, douée, et pourtant elle peut être résumée à "seconde femme du héros et mère de son fils", un personnage-fonction à l'épaisseur de papier à cigarettes.
Bref, les personnages sont antipathiques, l'écriture est forcée et maladroite, et visuellement, c'est assez terne, ce qui compose au final un film particulièrement laborieux, et dont les ambitions sont nettement démesurées en regard de ses capacités réelles.
1.5/6
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