"Birdman" ou "la surprenante vertu de l'ignorance" ("Birdman" or "The Unexpected Virtue of Ignorance"
Ex-star du cinéma superhéroïque, Riggan Thomson (Michael Keaton) tente une reconversion à Broadway, en adaptant une pièce risquée et profonde. Mais alors que la première approche, le stress et les événements commencent à rattraper Riggan : il s'imagine avoir des super-pouvoirs et parler à son double super-héroïque, Birdman, il est contraint de remplacer l'un de ses comédiens par un acteur égocentrique, prétentieux et difficile (Edward Norton), et il doit gérer, en parallèle de sa pièce, tous ses proches, plus difficiles les uns que les autres.
Un long-métrage étouffant sur le monde du théâtre et le mal-être d'un acteur, qui prend la forme d'une grande pièce de théâtre filmée en une prise (pas vraiment, en fait, mais la technique s'efforce de nous faire croire à cette caméra unique, qui crée une réalité dans laquelle entrent et sortent les seconds rôles, comme autant de personnages qui entrent et sortent sur une scène), avec des acteurs (excellents) qui déclament des dialogues et des répliques tour à tour emphatiques, théâtrales et torturées, pour un tout qui ne peut s'empêcher d'être parfois assez pontifiant et pédant dans ses réflexions sur le métier d'acteur/comédien, ainsi que sur le milieu du théâtre et ses rapports avec la critique et le cinéma blockbuster.
Néanmoins, il faut bien reconnaître que l'exercice formel est réussi, et l'intégration des hallucinations de Keaton dans les plans tournés en quasi-continu est une jolie idée. Avec en prime, l'interprétation impeccable du cast, il y a de quoi rafler les récompenses.
Dommage que, pour ma part, ce métrage m'ait autant laissé passif et froid.
3.5/6
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