
The Sacrament :
Après ses deux précédents films, techniquement et formellement réussis, mais souffrant de problèmes identiques (une volonté de faire "rétro" à la limite de la pose hipster, et un rythme mollasson jusqu'au dernier quart d'heure), Ty West remet le couvert avec ce found-footage qui fonctionne sur les mêmes principes.
Au programme, donc, style documentaire gonzo à la Cannibal Holocaust (double caution "hipster" donc, avec en prime l'emploi de la compagnie documentaire Vice, typiquement "milieu culturel hipster newyorkais"), utilisation des potes du réalisateur dans les rôles principaux, et rythme problématique, bien que les problèmes soient différents de ceux de House of the Devil et de The Inkeepers.
Car l'essence de ce Sacrament, c'est de photocopier intégralement l'affaire Jim Jones, et le déroulement du massacre de Jonestown, via le point de vue de l'équipe de Vice. Ce qui ne fonctionne pas pour plusieurs raisons, à commencer par la structure du métrage (première heure, montée de la tension ; ensuite, massacre), qui est affreusement contre-productive.
De par ses connaissances éventuelles sur le déroulement du massacre de Jonestown, le spectateur a en effet deux longueurs d'avance sur les personnages, ce qui, plutôt que d'aider à faire monter la tension, place le spectateur en position ultra-passive, à attendre que l'intrigue avance un peu ; et quand vient le massacre, c'est pire, puisque je cherche toujours l'intérêt à voir le massacre aussi détaillé, étendu en longueurs pendant 20 minutes, etc, alors que la réalité dépasse toujours la fiction.
Pour ne rien arranger, en étendant à ce point la partie "massacre & survival" West abat toutes ses cartes, et dévoile les faiblesses de son film. En lieu et place d'un found-footage crédible, on perçoit alors les problèmes de logique du script (qui est-ce qui a récupéré toutes les bandes pour monter le film, et rajouter les timecodes à l'écran ? Pourquoi la musique d'ambiance ? Pourquoi les effets sonores numériques sur la bande-son ?) et on s'aperçoit que le métrage n'avait nulle autre ambition que de montrer le massacre de manière gratuite et facile, ce qui n'a, en soi, aucun intérêt.
Et puis si la forme est, comme toujours chez West, assez réussie, il en va tout autrement de l'interprétation des personnages principaux. Pas le "Père", excellent, mais le photographe de mode, et son pote journaliste : deux amis de West, aux dons de comédiens particulièrement discutables... Notamment AJ Bowen, qui interprète tout le film avec un ton monocorde et récitatif, qui empêche de trouver son personnage crédible. Embêtant, lorsque l'on est le rôle principal du film...
Bref, comme je l'ai dit plus haut, je cherche toujours l'intérêt de ce métrage. Autant regarder un documentaire sur le véritable massacre de Jonestown, ça sera nettement plus glaçant. Ou bien, il aurait fallu ajouter un argument fantastique à la fin du métrage, histoire de l'écarter un peu de la photocopie pure et simple des évènements réels.
Quoiqu'il en soit, malgré ses talents techniques, West continue d'avoir des problèmes avec les autres aspects de son cinéma, et en retour, je m'ennuie toujours autant devant ses productions.
2/6


À la mort de Robert, le père de la famille Coltrane, son épouse Helen (Melora Walters) et ses deux enfants Conrad (Jackson Rathbone) et Lenore (Johanna Braddy) abandonnent leur mode de vie privilégié pour trouver refuge chez l'oncle Darryl (William Mapother), dans le désert de l'Arizona. Mais lorsqu'arrive Sarah (Sofia Wassilieva), une orpheline apparemment adoptée par Robert, les choses se compliquent...
Plus qu'un film d'horreur, un thriller (type Lifetime & compagnie) cousu de fil blanc, pas très bien écrit, dont on devine tous les rebondissements et les fausses pistes une demi-heure à l'avance ; en théorie, un film de ce genre n'a qu'une seule chance de s'élever au-dessus de la moyenne : des personnages attachants, et une interprétation solide.
Seul problème : ici, ceux-ci ne sont pas à la hauteur, et suscitent globalement l'antipathie. La mère de famille ? Névrosée et assez mal jouée ; la soeur ? Distante, hostile et glaciale ; le fils ? Dans sa bulle ; l'oncle ? Obsédé par la mère, caractériel et bercé d'illusions...
Reste la demoiselle psychopathe (la même jeune actrice que dans les deux Éloise), assez convaincante, mais aux motivations un peu légères. Bref, un tout assez médiocre et oubliable, qui se regarde d'un oeil TRÈS distrait.
1.5/6
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