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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #706 : Jack Parker, le Roi des Menteurs (2014)

Publié le 4 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Jeunesse, Disney, DCOM, Fantastique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Jack Parker, le Roi des Menteurs (Pants on Fire) :

À 15 ans, Jack Parker (Bradley Steven Perry) est un menteur invétéré, qui obtient tout ce qu'il veut grâce à ses bobards, et est prêt à tous les baratins pour obtenir le trophée de l'étudiant de l'année. Mais bien vite, Jack s'aperçoit qu'un à un, ses mensonges se concrétisent, et menacent de ruiner son existence...

Un téléfilm Disney XD gentillet et inoffensif, avec le plus jeune garçon de Good Luck Charlie, et celui de Lab Rats, pour une variation adolescente sur le thème de Menteur, menteur.

Absolument rien d'original ou d'ultra-mémorable, mais le tout se regarde néanmoins très bien, principalement parce que Bradley Steven Perry est particulièrement naturel et à l'aise, et que le métrage bénéficie d'un second degré très marqué qui fait tout passer comme une lettre à la poste.

3/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....

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Un film, un jour (ou presque) #705 : André le Géant (2018)

Publié le 3 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Catch, Biographie, HBO, WWE, Sport

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

André le Géant (Andre the Giant) :

Très bon documentaire HBO/WWE sur la vie d'André Roussimoff, plus connu sous le nom d'André le Géant, figure incontournable du monde du catch dans les années 70-80, et en grande partie responsable de la montée en puissance de la WWF, sous l'égide de Vince McMahon.

Alors sans surprise (c'est du catch, après tout), le documentaire triche un peu sur certains faits historiques, et sur la véritable dimension mythologique d'André, mais c'est néanmoins très bien produit, et le métrage s'avère même particulièrement touchant.

À la fois touchant par l'histoire qu'il retrace, mais aussi touchant parce qu'il ne dissimule pas les épreuves tant morales que physiques qu'André a dû endurer, et qui ont fini par lui coûter la vie.

Et aussi, plutôt touchant par les témoignages nostalgiques de l'équipe du film Princess Bride, et par ceux, émus et quasi-larmoyants, de certaines figures incontournables du milieu, qui semblent vraiment tous n'avoir que du positif à dire sur André (voir Vince McMahon au bord des larmes car il regrette la manière dont il a parfois traité André, et dont les choses se sont terminées entre eux, ça a quelque chose de troublant).

On pourra regretter une mise en avant un peu trop prononcée de Hogan (documentaire WWE oblige) qui manque de phagocyter une partie du récit, ainsi qu'une vraie tendance à avoir la main lourde sur l'illustration musicale, pour rythmer le tout et rendre les témoignages toujours plus émouvants à base de violons tire-larmes... mais bon, rien de bien méchant.

4.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #704 : Mute (2018)

Publié le 2 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Netflix, Science-Fiction, Thriller, Romance, Drame, Policier

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Mute :

Dans un Berlin futuriste, les destins croisés de Leo (Alexander Skarsgård), un barman amish muet à la recherche de sa compagne serveuse disparue, et Cactus Bill (Paul Rudd), un militaire américain en fuite vivant de petits larcins jusqu'à pouvoir obtenir de faux papiers, afin de quitter le pays avec sa fille...

Un peu à l'instar de Christopher Smith, Duncan Jones, fils de David Bowie et réalisateur des surestimés Moon et Source Code (deux films tout à fait honorables, mais bien trop prévisibles et finalement assez convenus), et du raté Warcraft : Le Commencement, jouit d'une cote certaine auprès des amateurs de genre, et ce en dépit des problèmes évidents de ses métrages.

Mute, de son côté, est un projet en gestation de longue date, qui a toujours peiné à trouver un studio et un distributeur, jusqu'à ce qu'arrive Netflix.

Un projet initialement conçu pour se dérouler à notre époque (et ça se sent, puisque le décorum futuriste du film n'a tout simplement aucune importance ni aucun impact sur l'intrigue), puis envisagé comme une bande dessinée (et ça se sent, puisque le héros amish, muet, aux problèmes d'agressivité mal contenue, ressemble tout droit à un héros de comic-book simpliste), et qui finit tout simplement par rappeler un mélange improbable de Blade Runner, du Cinquième Élément (pour la direction artistique clinquante et improbable), et de Southland Tales, pour le ton, le bordel ambiant, et l'impression de quelque chose de vraiment inabouti.

L'intrigue est cousue de fil blanc, en plus de ne pas être totalement convaincante, la réalisation est transparente, les personnages sont basiques et peu attachants (Jones ne pouvait pas trouver une fillette qui  soit un minimum expressive, comme celle de Paul Rudd dans Ant-Man, par exemple ?), les sous-intrigues sont inutilement brouillonnes, pour ne pas dire inutiles tout court (toute la sous-intrigue sur le pédophile interprété par Justin Theroux, au secours), les caméos ne sont guère plus que cela (Dominic Monaghan en pervers-geisha, Robert Sheehan méconnaissable en prostitué/serveur transgenre, et l'apparition de Sam Rockwell n'est que du fanservice) et si Skarsgard et Rudd sont plutôt justes, le tout traîne tellement en longueur que l'on ne peut que pousser un profond soupir de lassitude quand arrive la fin du film, accompagné d'un "tout ça pour ça" inévitable devant tant d'ébauches d'idées jamais exploitées.

2/6

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Un film, un jour (ou presque) #703 : Killing Hasselhoff (2017)

Publié le 1 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Thriller, WWE

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Killing Hasselhoff :

Lorsque Chris (Ken Jeong), patron d'une boîte de nuit, perd soudain tout son argent, sa demeure et son entreprise suite à un désastreux concours de circonstances, il doit à tout prix trouver des fonds pour payer ses dettes. Il n'a alors d'autre choix que de tenter de tuer David Hasselhoff, afin d'espérer remporter le demi-million de dollars que les amis de Chris parient, chaque année, sur la mort de célébrités... mais ses créanciers envoient, de leur côté, un tueur à gage (Colton Dunn) pour tenter de prendre Chris de vitesse.

Une production WWE Studios de laquelle je n'attendais absolument rien, et qui finalement, s'avère totalement regardable, principalement parce que tous les acteurs (Ken Jeong et Hasselhoff en tête, mais aussi Jim Jefferies, Ron Funches, Rhys Darby, Jon Lovitz, Will Sasso, et d'innombrables caméos) participent à cette comédie dans la bonne humeur, et que le Hoff joue une version égocentrique et improbable de lui-même (qui n'aurait pas dépareillé dans la série Extras).

Sans oublier le fanservice relatif à K2000 et à Baywatch, qui s'avère assez sympathique et assumé (nettement plus, en tout cas, que dans le film Baywatch).

2.75/6 (pas plus que ça, parce que ça reste assez quelconque, tout de même, mais on n'est pas si loin que ça de la moyenne...)

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Blog Update ! - Avril 2018

Publié le 1 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Update, Les bilans de Lurdo

Un mois d'avril plutôt varié sur le blog des Téléphages Anonymes, mais néanmoins totalement dominé par la sortie imminente du dernier Avengers...

#682 : Call Me Lucky (2015) 3.5/6

#683 : Les Zévadés de l'Espace (2013) 2.5/6

#684 : Atomic Blonde (2017) 2.25/6

#685 : Brave New Jersey (2017) 2/6

#686 : The Birder (2013) 2.5/6

#687 : Game Over, Man ! (2018) 3/6

#688 : Killing Gunther (2017) 3/6

#689 : Second Nature (2017) 2.5/6

#690 : Beep - A Documentary History of Game Sound (2016) 3/6

#691 : Suicide Squad - Le Prix de l'Enfer (2018) 3/6

#692 : Fight Games 2 (2017) 3/6

#693 : Woody Woodpecker (2017) 1/6

#694 : Le Dernier Jour de ma Vie (2017) 2/6

#695 : Betting on Zero (2016) 3.5/6

#696 : You, Me and Him (2018) 3/6

#697 : Cook Off ! (2017) 1/6

#698 : Team Foxcatcher (2016) 4.5/6

#699 : Pacific Rim 2 - Uprising (2018) 2.5/6

#700 : Amanda & Jack Go Glamping (2017) 2/6

#701 : Moi, Tonya (2017) 3.5/6

#702 : Avengers - Infinity War (2018) 4.75/6

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Grand écran :

Si l'on excepte le dernier Avengers, peu de sorties 2017 ou 2018 véritablement mémorables passées en revue ce mois-ci, hormis Moi, Tonya, un bio-pic sympathique, bien qu'inabouti.

C'est principalement au niveau des documentaires que le mois s'avère satisfaisant, avec un Team Foxcatcher marquant, un Betting On Zero frustrant (en bien comme en mal), et un Call Me Lucky plutôt instructif, à défaut d'être totalement pertinent.

Tout le reste ? Bof.

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Film du mois :

Pas de véritable compétition au dernier Marvel, si l'on excepte les documentaires : Infinity War domine sans difficultés ce mois d'avril, et conclue en beauté dix ans de productions de la Maison des Idées, apportant un point d'orgue remarquable au MCU tel qu'on le connaissait jusqu'à présent. Vite, la suite !!

Flop du mois :

Un duel entre Cook-Off ! et Woody Woodpecker, deux comédies tout simplement ratées et mal écrites, avec, juste derrière elles, Pacific Rim 2 et Atomic Blonde, deux sorties nettement plus conséquentes et travaillées qui, si elles sont techniquement mieux notées que certains autres films de ce mois, m'ont aussi beaucoup plus déçu, en regard de mes attentes et du niveau thèorique de ces productions.

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Petit écran :

Le mois d'avril a été chargé en séries (que vous pouvez retrouver ici), et fut l'occasion de passer en revue quelques pilotes insipides (Alex, Inc, Splitting Up Together et Syren), de conclure la première saison de Westworld (une saison qui m'a laissé une impression mitigée mais pas forcément négative), de continuer l'intégrale de Black Mirror (dont le ton peine toujours à me convaincre vraiment), de découvrir les nouvelles fournées d'épisodes de The Tick (un programme amusant mais au ton un peu inégal) et de Santa Clarita Diet (une saison 2 un peu creuse et faisant du surplace sur bien des fronts), et enfin d'entamer la seconde saison des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, toujours aussi bien produites...

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À venir :

En mai, sur le blog des Téléphages Anonymes, on tue Hasselhoff, on chasse Pierre Lapin, on pille des tombes avec Lara, on affronte le Capitaine Superslip, on explore le Miroitement avec Natalie Portman, on mène à leur terme les mésaventures des jeunes Baudelaire, et on rêve électrique avec Philip K. Dick...

 

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Un film, un jour (ou presque) #702 : Avengers - Infinity War (2018)

Publié le 30 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Fantastique, Science-Fiction, Comédie, MCU, Marvel, Drame

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Avengers - Infinity War :

Afin de réunir les Pierres d'Infinité et d'imposer sa volonté au reste de l'univers, Thanos (Josh Brolin) et les légions de son Ordre Noir prennent la Terre d'assaut, amenant les Avengers à se réunir une dernière fois pour tenter de repousser ces envahisseurs sanguinaires...

Conclusion de dix années de films Marvel, point d'orgue du Marvel Cinematic Universe, cet Avengers - Infinity War était attendu au tournant comme l'événement cinématographique 2018, grâce à une campagne marketing jouant la carte du mystère, et sur les talons d'un Black Panther aux résultats exceptionnels.

Et maintenant que le résultat de toutes ces attentes est en salles, alors qu'on pouvait craindre une déception... c'est une réussite quasi-intégrale.

C'est long, c'est épique, c'est particulièrement sombre et radical (toutes proportions gardées), les effets spéciaux sont globalement impeccables (Thanos est formidable, visuellement parlant), l'action est inventive et dynamique (avec des duos inédits de personnages, en veux-tu en voilà), les surprises sont au rendez-vous, et, plus important encore, les antagonistes sont parfaitement réussis : l'Ordre Noir de Thanos est efficace et relativement bien utilisé (mention spéciale à Ebony Maw, qui a vraiment la classe), et Thanos, lui, a droit à un développement qui, s'il est différent de celui des comic-books, est plutôt réussi et intéressant, rendant ses actes quasi-logiques et compréhensibles, et ses émotions presque touchantes.

Bref, ceci est une critique à chaud, forcément incomplète, et je reviendrai probablement sur le film lorsque j'aurai l'occasion de le revoir, mais pour l'instant, c'est une vraie réussite de la part de Marvel, qui parvient ici à célébrer ses 10 ans de bien belle manière.

Certes, ce n'est pas parfait : certaines incrustations relatives aux personnages en armure sont, comme toujours, assez médiocres ; les passages avec les Gardiens ont tendance à tirer un peu en longueur, ce qui donne un rythme légèrement inégal ; le maquillage de Nebula m'a paru un peu différent, et Karen Gillan parfois méconnaissable ; la bande originale de Silvestri est réussie, mais manque délibérément des thèmes de la plupart des héros (sauf Black Panther, parce qu'il a rapporté énormément de $$$, je suppose)...

Mais dans l'ensemble, c'est tout de même excellent, et je suis fortement tenté de revoir Justice League sur la lancée, pour vraiment faire la comparaison (et me faire du mal, aussi).

4.75/6 (en attendant de le voir en VO)

(et je ne suis pas mécontent d'avoir vu juste au sujet de Stark : il est sur le point de se marier, il veut un bébé... et comme à chaque fois qu'il remonte la pente, le monde le démolit à nouveau, avec ici l'invasion de Thanos, et Parker qui meurt dans ses bras. Je ne serais pas surpris que dans le prochain Avengers, on apprenne que Pepper ou Happy ont disparu, eux aussi, histoire de faire sombrer un peu plus Tony)

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Les bilans de Lurdo : Santa Clarita Diet, saison 2 (2018)

Publié le 29 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Sitcom, Netflix, Horreur, Fantastique

Il y a un peu plus d'un an, au terme du visionnage de la première saison de cette Santa Clarita Diet, une sitcom fantastique décalée signé Victor Fresco (Better Off Ted, Le Monde Merveilleux d'Andy Richter, Earl), j'avais conclu que si ce programme zombiesque était plutôt amusant et agréable à suivre (car la distribution y mettait vraiment du sien), il était aussi assez anecdotique ; de plus, paradoxalement, le show me paraissait manquer de mordant, pour se reposer sur les lauriers de son postulat de départ ("et si on faisait une comédie sur une famille dont la mère est une zombie ?") finalement pas si frais que ça...

Santa Clarita Diet, saison 2 :

Après avoir réussi à interrompre la détérioration de l'état de Sheila, la famille Hammond (et Eric) tente de trouver l'origine de ce qui semble être une épidémie zombiesque en train de se propager...

Au terme de cette seconde saison de la Santa Clarita Diet, une expression me vient à l'esprit : potentiel inexploité.

En effet, si, à son niveau fondamental, la série est une sitcom sympatoche centrée sur une vie de couple et de famille improbable, avec la "zombification" comme élément perturbateur et comme catalyseur de changement chez les personnages, quels qu'ils soient, le programme en lui-même semble peiner à trouver son chemin, ainsi qu'une structure solide et cohérente.

Difficile de vraiment développer ce qui se produit durant cette saison au delà des deux lignes de résumé ci-dessus : en effet, l'intrigue de fond se limite plus ou moins à cela, et la "mythologie" de la série reste ainsi en suspens pendant le plus clair de la saison, ne progressant qu'au compte-gouttes, par à coup, la série s'empressant aussitôt de repartir dans des sous-intrigues secondaires pas particulièrement indispensables.

C'est clairement assez frustrant, et ce dès le début de la saison : les cliffhangers de la saison précédente sont résolus en quelques minutes ; toute la sous-intrigue de Ramona est évacuée avant la fin de la mi-saison ; tant la tête coupée de Gary (Nathan Fillion) que la boule sur pattes sont plus ou moins oubliées en cours de route, et ne servent pas à grand chose ; les Chevaliers de Serbie (Zachary Knighton !) font de la figuration-éclair et disparaissent avant la fin ; le problème des palourdes serbes est réglé en deux épisodes ; etc, etc, etc...

Bref : le tout est un étrange mélange de pistes potentielles catapultées et bâclées, et de sous-intrigues de sitcom mollassonnes, aux rebondissements particulièrement classiques et trop souvent prévisibles. Ce qui provoque des ventres mous regrettables, durant lesquels on attend que telle ou telle mini-intrigue trouve sa conclusion (sans la moindre conséquence sur le reste du show) pour que le tout avance un peu.

Par exemple, les deux adolescents (par ailleurs parmi les très bons points du show, et plutôt attachants) passent une bonne moitié de la saison totalement déconnectés du reste des personnages, puisque embarqués dans une sous-intrigue de manifestations et d'activisme anti-fracking. Une sous-intrigue qui, à en juger par la conclusion de la saison, n'était pour les scénaristes qu'une énorme mise en place pour une punchline explosive, mais étrangement télégraphiée.

Cette sous-intrigue est assez symptomatique de la saison dans son ensemble : puisqu'elle refuse de vraiment faire avancer son intrigue de fond, SCD se rabat sur les relations entre les personnages : ce qui est loin d'être désagréable, et donne une véritable cohésion à cette famille (ainsi qu'à leurs proches), mais est néanmoins desservi par un surjeu parfois outré et caricatural du couple vedette, à la limite du théâtre de Guignol (comme en saison 1, le rictus constamment goguenard de Timothy Olyphant n'aide pas vraiment).

On finit par se trouver, avec SCD, devant une sitcom qui ne semble pas savoir sur quel pied danser, refusant (ou incapable ?) de prendre trop au sérieux sa mythologie et son intrigue de fond, et préférant s'intéresser à du relationnel et à des sous-intrigues un peu éventées, quitte à donner l'impression de survoler son sujet.

Autrement dit, malgré ses nombreux moments amusants et décalés, sa distribution qui se donne totalement aux personnages, et ses idées improbables, malgré son ton ouvertement déconneur et ses quelques notes sanguinolentes (un peu en retrait, cette saison), Santa Clarita Diet reste étrangement peu mémorable, dans son ensemble, une série poids-léger au rythme nonchalant, et qui, si elle est plaisante à suivre... laisse un peu sur sa faim (sans mauvais jeu de mots).

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Les bilans de Lurdo - Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 2 (2018) - première partie (2x01-02)

Publié le 28 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Netflix, Jeunesse, Drame

Difficile de nier que la première saison des Orphelins Baudelaire m'ait laissé très mitigé : comme je l'avais développé en long, en large et en travers, dans le bilan de la saison 1 (visionnée et critiquée d'un bloc), le fait que le gimmick littéraire (et scénaristique) de Daniel Handler/Lemony Snicket soit, à la base, très répétitif, n'avait fait que renforcer le sérieux sentiment de déjà-vu provoqué par une saison se contentant, dans son ensemble, de singer tant visuellement que narrativement le film de 2004.

La série finissait donc par ressembler à une pâle copie du film de Silberling, une copie d'autant plus alourdie par le rythme mollasson typique des productions Netflix, qui rendait le visionnage de la saison 1 assez laborieux.

Autant dire que je n'étais pas forcément très impatient de commencer cette saison 2, même si le fait que le show soit enfin détaché du long-métrage joue clairement en sa faveur. Cela dit, cette année, je ne prends pas de risque, et je me contente de deux épisodes par semaine, histoire d'éviter l'overdose...

Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - Saison 2 - The Austere Academy (2x01-02) :

Les Baudelaire arrivent à la Prufrock Preparatory School, menée d'une main de fer par le vice-principal Nero Feint (Roger Bart), et où sévit la colérique Carmelita Spats (Kitana Turnbull). Par chance, les enfants y font la connaissance des jumeaux Quagmire (Avi Lake & Dylan Kingwell) et de la bienveillante bibliothécaire, Olivia (Sara Rue), qui les aide à retrouver le livre contenant tous les secrets du VFD. Mais le Comte Olaf parvient à rejoindre le personnel de l'école, sous le déguisement du professeur de sport, Genghis, et il mène la vie dure aux élèves de l'établissement...

Une reprise pas désagréable, mais qui, en fin de compte, retombe rapidement dans les travers de la saison précédente : il n'y a pas forcément de quoi remplir 2x50 minutes, le schéma de chaque épisode est toujours aussi répétitif, et il n'y a ni grand suspense ni grande surprise quand au déroulement des événements ; les enfants arrivent quelque part, subissent de mauvais traitements, croisent un personnage bienveillant, mais Olaf arrive déguisé, parvient à tromper tout le monde (sauf les enfants), et finit par s'enfuir après avoir été démasqué.

La routine, en somme.

Ici, avec Sonnenfeld à la réalisation, et Handler au script (ce qui donne lieu à quelques moments improbables, entre une vanne amusante sur le temps écoulé entre les deux saisons, et une référence totalement déplacée aux Spice Girls), on est donc à nouveau en terrain très balisé, avec un NPH qui en fait trois tonnes en mode coach motivationnel à la Sonjay Gupta sportif, et des Baudelaire qui, à nouveau, se font éclipser par toute une panoplie de personnages secondaires toujours plus barrés : Olaf, donc, mais aussi Nero (en surjeu total), la bibliothécaire, Nathan Fillion en frère de Lemony Snicket (joli moment mélancolique entre les deux hommes, d'ailleurs), la petite Carmelita, et bien sûr les jumeaux Quagmire (très bien choisis), qui finissent presque par supplanter les Baudelaire dans le rôle des protagonistes actifs.

Avec tous ces nouveaux venus, les trois héros (la petite Sunny a bien grandi, et est nettement plus expressive et réactive qu'en saison 1) semblent à nouveau souvent victimes passives des événements, si ce n'est lors de la confrontation finale avec Olaf, qui se termine un peu en queue de poisson, et souffre d'une mise en scène un peu maladroite.

À nouveau, ce n'était pas une reprise forcément désagréable, dans l'ensemble, et la direction artistique est toujours remarquable (bien qu'un peu grisâtre, cette fois-ci), mais on reste néanmoins malheureusement dans la directe continuité de la saison précédente, pour le meilleur et pour le pire.

(retrouvez aussi sur ce blog la critique de la saison 1)

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Un film, un jour (ou presque) #701 : Moi, Tonya (2017)

Publié le 27 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Biographie, Sport, Drame, Comédie, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Moi, Tonya (I, Tonya) :

En 1991, Tonya Harding (Margot Robbie), patineuse américaine issue d'un milieu défavorisé et maltraitée par sa mère (Allison Janney) et son époux (Sebastian Stan), devient la première athlète américaine à placer un triple axel en compétition. Trois ans plus tard, cependant, alors qu'elle tente un comeback après avoir touché le fond, Tonya se trouve embarquée dans un scandale, lorsque l'une de ses compétitrices est agressée, et que le responsable se trouve avoir été payé par l'entourage de Harding...

Un biopic sportif plus décalé que la moyenne, et virant ouvertement à la comédie quasi-parodique par moments, à base de seconds rôles improbables, de narrateurs non fiables, de flashbacks contredisant les personnages, de déclarations face caméra, de quatrième mur brisé, de violence filmée de manière caricaturale (les moments de violence conjugale sont à deux doigts du slapstick), et de carton d'ouverture amusant.

Bref, on n'est clairement pas dans la même catégorie qu'un Battle of the Sexes plus sérieux et engagé, par exemple, et par moments, j'avais presque l'impression de voir une extension de la sitcom My Name Is Earl (pour l'ambiance générale, le milieu, le fait que les personnages soient tous des incapables notoires, et aussi parce que Margot Robbie ressemble ici comme deux gouttes d'eau à Jaime Pressly).

Malheureusement, cette biographie souffre de défauts qui, s'ils sont différents de ceux d'un BotS, n'en sont pas moins visibles : déjà, le côté jukebox du film, une caractéristique que je supporte de moins en moins dans les métrages actuels à tendance nostalgique. Ici, ça n'arrête pas, c'est presque une scène = un tube de l'époque, ce qui devient très rapidement fatigant et soûlant.

Ensuite, le rythme : deux heures, c'est long quand on n'a pas forcément grand chose à raconter. Toute la jeunesse et la carrière de Harding sont bouclées avant même que la première heure ne soit terminée, et la seconde a alors des faux airs de thriller parodique, alors que l'étau de l'enquête se resserre autour de Tonya et compagnie, et que Harding tente de gérer ce qui reste de sa carrière après le scandale.

C'est cette seconde moitié qui marche le moins, et qui tourne finalement assez souvent à vide.

Ajoutez à cela une intégration numérique ratée du visage de Robbie durant les scènes de patinage, et l'on se retrouve avec un biopic tout à fait regardable, mais finalement assez frustrant et inégal. Dommage, car Margot Robbie et Allison Janney sont impeccables.

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #700 : Amanda & Jack Go Glamping (2017)

Publié le 26 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Romance

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Amanda & Jack Go Glamping :

Auteur en perte de vitesse après un unique succès, Jack (David Arquette) décide de partir en week-end camping avec sa femme Amanda (Amy Acker) dans une ferme-camping glamour et toute équipée. Mais rapidement, la situation se complique lorsque, sur place, ils croisent le chemin d'un couple de jeunes hippies (Nicole Elliott & Daniel Ross Owens), et qu'Amanda tombe sous le charme du propriétaire, l'athlétique Nate (Adan Canto), alors même que Jack se renferme sur lui-même...

Rom-com indépendante mollassonne et qui ne donne pas grand chose à faire à Amy Acker, hormis être la belle séduite par le fermier bodybuildé, et le catalyseur de la métamorphose de David Arquette.

À part ça, oui, la nature est jolie, et quelques moments se moquant du côté écolo-hipster de certaines personnes fonctionnent, mais dans l'ensemble, un énorme bof assez laborieux à regarder.

2/6

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Un film, un jour (ou presque) #699 : Pacific Rim 2 - Uprising (2018)

Publié le 25 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Science-Fiction, Action

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Pacific Rim 2 - Uprising :

Alors qu'il a tourné le dos à l'héritage de son père Stacker, qui a sauvé le monde de l'invasion des Kaijus il a bien des années, Jake (John Boyega) est contraint de reprendre du service lorsqu'une menace encore plus importante s'en prend à la Terre. Mais Jake ne peut plus compter que sur une poignée de Jaegers, et le nombre de pilotes disponibles est des plus réduits...

Cette suite du premier Pacific Rim (un film assez creux signé Guillermo Del Toro, peu inspiré au niveau direction artistique, au concept sous-développé et qui peinait étrangement à rendre ses robots et ses monstres mémorables et/ou impressionnants) a clairement été tournée pour le marché asiatique, et ça se voit immédiatement : l'action prend principalement place en Asie, les acteurs asiatiques sont nombreux, dans des rôles proéminents, et le grand final se déroule sur les pentes du Mont Fuji, après un passage en ville, au pied d'une statue Gundam.

Et effectivement, bon nombre de codes des animes de méchas se retrouvent dans ce métrage signé Steven S. DeKnight : les robots sont plus agiles, certaines poses et scènes semblent clairement sous influence anime, et les Kaijus finissent par fusionner pour faire un Mega Kaiju aux allures de Godzilla.

Ce qui serait amusant si le film n'était pas à ce point quelconque, et ne lorgnait pas tant vers les Transformers de Bay (jusqu'à reprendre un plan rotatif au ralenti, typiquement Bayien, autour de la jeune héroïne - excellente Cailee Spaeny, d'ailleurs - qui contemple la dévastation autour d'elle).

Score insipide d'un sbire de Hans Zimmer, personnages sous-développés, script cousu de fil blanc, direction artistique des Jaegers et Kaijus toujours assez générique, duo de scientifiques en roue libre et qui en font toujours trois tonnes, distribution globalement insipide : rien de vraiment surprenant, c'est dans la droite lignée du premier Pacific Rim.

Là où ça change un peu, c'est que, contrairement au premier film qui échouait constamment à donner la moindre sensation de gigantisme à ses robots en les faisant évoluer, la plupart du temps, de nuit et sous la pluie, ici, tout se passe en plein jour, et en pleine ville.

Les jeux d'échelle fonctionnent nettement mieux, l'action est plus variée... mais en contrepartie, on y perd nettement en poids, en impact, et en intérêt : les scènes d'action deviennent vite répétitives, pas franchement aidées par des effets numériques vraiment aléatoires, qui donnent parfois aux robots le rendu de jouets en plastiques.
 
Sans oublier des idées totalement idiotes, comme le décollage des Jaegers dans le ciel sur fond de Trololo, ou tout simplement maladroites, comme le montage façon Agence Tous Risques, seul moment du film où le thème musical du premier Pacific Rim pointe le bout de son nez.

Bref, un film assez typique de son réalisateur/scénariste (regardable, mais jamais très subtil, jamais très original, toujours un peu brut de décoffrage et manquant de raffinement) : c'est quelconque, avec des défauts et qualités différents du premier (le duo principal - Boyega & Spaeny - est nettement plus attachant que les acteurs principaux du Del Toro, par exemple), mais au final, c'est aussi peu mémorable.

2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #698 : Team Foxcatcher (2016)

Publié le 24 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Drame, Thriller, Sport, Netflix

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Team Foxcatcher :

Documentaire retraçant, au travers de vidéos et de témoignages d'époque, ainsi que d'interviews actuelles, les destins croisés de John du Pont, riche héritier passionné de sport et de lutte olympique, et de Dave Schultz, lutteur olympique de haute volée, chaleureux et nonchalant.

Des destins qui ont viré à la tragédie lorsque le comportement toujours plus aberrant et paranoïaque de Du Pont l'a poussé à abattre Schultz, sans raison, menant à l'effondrement de tout ce que l'héritier avait construit, notamment le camp d'entraînement olympique Foxcatcher où de nombreux lutteurs américains vivaient avec leur famille.

Un documentaire qui fait écho au film Foxcatcher, et qui en souligne certains points (et certaines inventions) de manière très intéressante : on comprend ainsi que le frère de Dave, Mark, incontournable dans la version romancée de cette histoire, n'avait en fait rien à voir avec tout ça, puisqu'il est totalement absent de ce documentaire, et n'est même jamais mentionné par les intervenants.

En parallèle, ce portrait d'un homme instable, paranoïaque et solitaire, qui n'a jamais eu de vie de famille, et compensait ce manque auprès de ses athlètes (intéressant de voir que les rumeurs de relation homosexuelle qui sont effleurées dans le film sont ici totalement passées sous silence), a quelque chose de vraiment pathétique et de triste. Ou comment une vie de richesse et d'aisance, où tout vous est permis, ne permet pas de contrer une santé mentale déficiente, ou de voir clair dans l'hypocrisie d'autrui.

(mention spéciale au lutteur bulgare, meilleur ami de Dave Schultz de son vivant - mais absent du long-métrage de 2014 -, un temps objet de la jalousie de Du Pont, avant de devenir son chouchou, et  qui a fini par se détacher totalement de la famille de Schultz après la mort de ce dernier... pour devenir l'unique héritier du milliardaire)

4.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #697 : Cook Off ! (2017)

Publié le 23 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Documentaire

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Cook Off ! :

Une équipe documentaire suit les multiples participants du Van Rookle Farms Cooking Contest, un grand concours national de cuisine aux enjeux monétaires conséquents...

Un mockumentaire qui, au premier abord, semble s'inscrire dans la continuité de Bêtes de Scène et des métrages de Christopher Guest, avec pléthore de visages familiers (Melissa McCarthy, Ben Falcone, Gary Anthony Williams, Stephen Root, Diedrich Bader, Louie Anderson...) dans une multitude de petits rôles improbables.

Seul problème, ici : si ce film tourné en 2007 est resté sur le banc de touche pendant 10 ans avant d'être sorti à l'arrache par Lionsgate, ce n'est pas sans raison.

Car pour être franc, ce Cook Off n'a tout simplement rien pour lui : pas de rythme, un humour plat et malingre, une distribution sous-exploitée, une durée bien trop longue, des clichés à la pelle, une structure bancale, une réalisatrice/scénariste/actrice principale omniprésente...

Bref, on s'ennuie ferme, et le tout n'a pas le moindre intérêt, même pour les fans du genre.

1/6

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror - Saison 3, première partie (2016)

Publié le 22 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, UK, Drame, Fantastique, Science-Fiction, Netflix, Anthologie, Black Mirror

Au bout de deux saisons mitigées, et d'un Christmas Special reposant intégralement sur le charme de Jon Hamm, Black Mirror, anthologie anglaise conçue, écrite et supervisée par Charlie Brooker, quitte Channel 4 pour atterrir sur Netflix...

Au programme, une saison de 6 épisodes toujours écrits par Brooker, et qui attirent encore et toujours des noms familiers devant la caméra ; de plus, le passage chez Netflix a rallongé d'autant les épisodes, qui atteignent désormais, pour la plupart, l'heure de métrage.

Black Mirror - Saison 3.1 :

3x01 - Nosedive :

Dans le monde de Lacie (Bryce Dallas Howard), tout le monde dépend d'une note attribuée par autrui pour chaque interaction et action. Mais pour pouvoir accéder à des avantages financiers lors de l'achat d'une maison, elle doit obtenir la moyenne de 4.5/5. Pour cela, elle fait tout son possible pour devenir la demoiselle d'honneur d'une amie d'enfance désormais populaire (Alice Eve), quitte à mettre en péril toute son quotidien.

Bon, alors là, problème : avec cet épisode de 63 minutes centré sur les réseaux sociaux et l'importance de l'approbation d'autrui et des inconnus dans la vie des gens (un épisode qui a clairement inspiré Seth MacFarlane pour The Orville, et qui lui-même ressemble fortement à l'épisode 5x08 de Community), Black Mirror met dans le mille, et remplit parfaitement son rôle de critique satirique de la société et de la technologie.

Sauf qu'en fait, l'épisode m'a rapidement énervé.

Non seulement parce que je ne me suis pas du tout senti concerné par ce problème des réseaux sociaux (j'ai conscience que les réseaux sont indispensables à certaines personnes, mais je n'utilise aucun compte de ce type, et je vis très bien sans), mais aussi parce que, comme à son habitude, l'écriture est volontairement caricaturale et forcée.

Une écriture à plusieurs mains, puisque Mike Schur a apparemment écrit la première partie de l'épisode (environ 45 minutes de visuels et couleurs pastels, de personnages horripilants, et d'interprétation gentiment forcée - j'ai bien compris que c'était pour souligner l'hypocrisie générale, mais bon...), Rashida Jones les 20 minutes restantes (qui dégénèrent en une farce grotesque et improbable), le tout à partir d'une idée de base de Brooker.

Je me demande combien Jones et Schur ont réellement influencé le concept de base et le ton général de l'épisode, et combien Joe Wright, à la réalisation, a influencé la direction artistique... mais une chose est sûre, j'ai trouvé l'épisode (dans son ensemble) assez désagréable, et tournant gentiment à vide (plus de 60 minutes, c'est trop).

Et pourtant, sa fin quasi-optimiste (toutes proportions gardées) et sa pertinence ne le rendent pas inintéressant pour autant (même si le message global est assez basique et générique).

(ça fait plaisir de voir passer James Norton en glandeur assez loin de son personnage de Granchester)

3x02 - Playtest :

Cooper (Wyatt Russell), un globe-trotter américain qui tente de couper tout lien avec sa mère, arrive à Londres, où il rencontre Sonja (Hannah John-Kamen), et décroche un emploi temporaire auprès d'un studio de jeux vidéo. Sa mission : tester un nouveau concept de réalité augmentée, qui le confrontera à toutes ses peurs...

Enfin un épisode totalement réussi... ou presque. J'étais pourtant totalement dedans, depuis son quart d'heure d'introduction utile et efficace, jusqu'à ses personnages pour une fois relativement sympathiques, en passant par la mise en image compétente du réalisateur de 10, Cloverfield Lane.

Une jolie ambiance, un déroulement agréable, une direction artistique lugubre... et puis malheureusement, vers la fin, Brooker tente d'en faire trop, enchaîne retournement de situation sur retournement de situation, pour finalement retomber là où on l'attendait inévitablement, de manière assez plate et prévisible.

Forcément : l'écriture de Brooker est telle que généralement, le moindre élément de ses scripts est un fusil de Tchekhov, uniquement là pour revenir ultérieurement dans l'intrigue. Il devient donc rapidement évident de prévoir à l'avance quels éléments de ses épisodes ne sont là que pour être réutilisés ensuite, et de deviner comment ils le seront ; et sans surprise, dans cet épisode, Brooker empile les fusils de Tchekhov les uns sur les autres, pour les utiliser de la manière la plus évidente possible dans son grand final... mouais.

C'est dommage, parce que les trois-quarts de l'épisode sont intéressants, et le gag final a suffisamment de mordant pour arracher un sourire - quand bien même il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe après cet épisode ultra-sérieux et premier degré.

3x03 - Shut Up And Dance :

Kenny (Alex Lawther), un adolescent mal dans sa peau, devient la victime de maîtres-chanteurs anonymes qui l'obligent à commettre des tâches basiques, puis des actes criminels, sous peine de publier une vidéo le montrant en train de se masturber. Bien vite, cette situation l'amène à rencontrer Hector (Jerome Flynn), lui aussi victime de chantage...

Un épisode réalisé par James Watkins (Eden Lake, La Dame en Noir), et qui a polarisé les spectateurs de Black Mirror.

Ce qui n'est pas forcément surprenant, tant c'est effectivement un script qui marche beaucoup trop dans la droite lignée de l'épisode White Bear pour vraiment convaincre : on y retrouve ces personnages constamment en mouvement et sous tension, victimes d'individus qu'ils ne comprennent pas, et on retrouve ce même twist final, qui révèle que le protagoniste que l'on suit depuis le début, et pour lequel on est supposé avoir de la compassion, est responsable d'horreurs impardonnables.

Un fonctionnement narratif éprouvé, donc, mais qui ne surprend guère et est assez dérivatif, d'autant que Brooker, à nouveau, laisse des indices évidents dès le début de l'épisode.

L'autre problème de cet épisode (au demeurant très bien interprété), c'est son propos : on peut deviner des questions de société que l'épisode semble vaguement vouloir effleurer, comme en filigrane : le comportement des trolls du web, poussé dans ses retranchements ; le bien-fondé et les motivations des personnes s'érigeant justiciers du web ; l'irresponsabilité du comportement de chacun sur internet ; ou encore la position du spectateur devant ce déséquilibré "passif", victime d'autres criminels tout aussi répréhensibles - dans quel camp se ranger ? Et y-a-t'il une bonne réponse à cette question ? Pas sûr.

Shut Up And Dance, cependant, ne semble pas forcément intéressé par ces questions, préférant se conclure par un bon gros TROLOLOL des familles. C'est regrettable, car il manque quelque chose pour que le tout fonctionne réellement, et soit vraiment efficace.

(à suivre...)

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Les bilans de Lurdo - Westworld, saison 1 (2016) - Bilan global

Publié le 21 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Drame, Thriller, Western, HBO

La semaine dernière, j'ai fini mes mini-critiques des épisodes de cette première saison en me posant une question : Pourquoi ? Pourquoi est-ce que Westworld, une série au budget et au savoir-faire évidents, ne m'a pas passionné plus que ça ? Éléments de réponse...

Westworld saison 1 - Bilan global :

Oui, Westworld est une série très bien produite, avec une direction artistique assurée, une réalisation efficace, et une interprétation globalement juste et convaincante.

Oui, c'est une série ambitieuse, qui a bien étudié et intégré le concept de la bicaméralité de l'esprit et de la conscience, pour l'appliquer au postulat de départ du film de Michael Crichton.

Et oui, la série est, en ce qui me concerne, bien meilleure que le film en question, qui m'avait relativement déçu.

Je reste néanmoins très mitigé (mitigé positif, pour être exact) devant la première saison de ce Westworld, une première saison qui semble s'être laissée dévorer par son ambition, victime d'une écriture pas forcément à la hauteur de celle-ci.

Le problème, en fait, c'est cette narration. Une narration fragmentée et fracturée, qui joue constamment la carte du mystère, de la surprise et des multiples lignes temporelles, pour raconter des histoires qui auraient peut-être été plus efficaces en étant narrées de manière linéaire.

Car se reposer constamment sur le "mystère" demande une grande rigueur d'écriture, et malheureusement, c'est un peu là que le bât blesse : entre la sous-intrigue de Maeve, qui repose sur deux personnages secondaires quasi-comiques, et dont le rebondissement le plus important prend place dans les épisodes les plus faibles de la saison ; les discours pseudo-philosophiques et profonds de Ford, qui rappellent très clairement qu'un Nolan se trouve à la barre de la série ; et cette tendance à vouloir camoufler au maximum ses objectifs derrière des effets de montage, de réalisation, etc, pour tout finir par révéler de manière basique, via des dialogues patauds et ronflants... on s'aperçoit vite que l'écriture fait autant de bien que de mal au programme, par son manque de rigueur (le concept de violence des hôtes envers les visiteurs est ainsi à géométrie très variable selon les épisodes) et ses approximations.

En fait, avec ses thématiques et son traitement qui ne sont pas sans évoquer Blade Runner, Battlestar Galactica, et compagnie, et ses nombreux tours de passe-passe scénaristiques, la série finit par vraiment ressembler à ce piano mécanique dont la production semble particulièrement éprise : la partition est jouée de manière techniquement propre, elle est parfois même très réussie, mais elle manque cruellement d'émotion, se déroulant mécaniquement sans réellement parvenir à impliquer le spectateur dans sa démonstration.

Et finalement, c'est assez approprié, puisque cette série traite de personnages robotiques contraints de rejouer chaque jour les mêmes scènes et les mêmes numéros ; mais ces derniers finissent par développer une conscience, et par sortir des chemins tracés par leur créateur.

La série, elle, n'en est pas encore là... peut-être qu'en saison 2, elle parviendra à s'émanciper de sa forme froide et distante, de sa mécanique laborieuse, pour enfin prendre vie devant nos yeux.

 

(retrouvez aussi sur ce blog la critique des épisodes 1x01-02 ; 1x03-04 ; 1x05-06 ; 1x07-08 ; 1x09-10 )

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Un film, un jour (ou presque) #696 : You, Me and Him (2018)

Publié le 20 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Romance, UK, Drame

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. 

You, Me and Him :

Olivia (Lucy Punch) et Alex (Faye Marsay) sont un couple que tout sépare : Olivia, avocate carriériste, approche des 40 ans, et voudrait un bébé, alors que la seconde, jeune artiste très portée sur la marijuana, est insouciante et déjantée. Mais tandis qu'Olivia tombe enceinte par insémination artificielle, Alex, elle, tombe enceinte du voisin, John (David Tennant), un divorcé fêtard, séducteur, et très peu recommandable.

Une comédie dramatique anglaise orientée LGBT, produite par Georgia Moffett-Tennant, l'épouse de David Tennant, mettant en scène tous ses proches (enfants, parents, mari, etc), et réalisée/écrite par sa meilleure amie.

Malheureusement, en dépit de sa distribution très sympathique (plein d'anciens de Doctor Who, y compris Osgood, mais aussi Sally Phillips, David Warner, Simon Bird...), de la présence toujours très attachante de Lucy Punch (qui, une nouvelle fois, se donne à fond dans son rôle), et du ton initialement assez léger, la mayonnaise ne prend pas réellement : le rythme est trop nonchalant, la réalisation est très télévisuelle (sans surprise, vu le budget minuscule), et il n'y a pas grande alchimie entre Punch et Marsay (qui ressemblent souvent plus à des meilleures amies qu'à un couple), ce qui est assez problématique.

Sans compter ce virage mélodramatique et larmoyant (avec gros violons), dans le dernier tiers du métrage : dans l'ensemble, les variations de ton du script ne fonctionnent pas vraiment, et le tout tombe un peu trop à plat pour convaincre.

2.5 + 0.5 pour le cast = 3/6

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Un film, un jour (ou presque) #695 : Betting on Zero (2016)

Publié le 19 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, USA, Économie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Betting on Zero :

Documentaire américain sur le combat mené par Bill Ackman, un milliardaire gestionnaire de fonds d'investissement, ainsi que bon nombre d'anciens clients et représentants, contre l'entreprise internationale Herbalife, une compagnie de vente de compléments alimentaires fonctionnant selon le principe de la vente pyramidale, et s'avérant, selon ses critiques, une arnaque monumentale s'en prenant particulièrement aux populations immigrantes et défavorisées, en leur faisant miroiter le rêve américain.

Le problème, ici, étant que Bill Ackman a tout à gagner en dénonçant la compagnie, puisque qu'il a un milliard de dollars investis en bourse, qu'il ne récupérera avec bénéfices que si les actions de la compagnie s'effondrent, une fois que ce scandale aura fait boule de neige.

Autrement dit, Ackman, en dépit de ses affirmations, semble forcément loin d'être impartial et sincère dans tout ça, et ses coups médiatiques visant à "dénoncer" la compagnie l'aident clairement, en parallèle, à atteindre son objectif, en sabotant la valeur boursière des actions Herbalife.

Le documentaire, lui, tente de montrer un peu les deux facettes de cette histoire, en donnant la parole à Herbalife (qui a néanmoins l'air affreusement louche et peu digne de confiance, avec toutes ses pratiques douteuses, et ses tentatives pitoyables de régler l'affaire à l'amiable, en offrant 10$ à chaque personne impliquée dans le recours collectif), et aux innombrables victimes de la compagnie, le tout sans passer sous silence le caractère controversé d'Ackman, ses partis-pris, ses conflits avec d'autres investisseurs et sa personnalité polarisante.

Intéressant, bien qu'un peu redondant dans les témoignages, et forcément frustrant car il peine à totalement convaincre de la sincérité d'Ackman, et n'apporte pas de réelle résolution à son sujet, autre que quelques cartons-titres de conclusion (normal, puisque l'affaire est toujours en cours).

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #694 : Le Dernier Jour de ma Vie (2017)

Publié le 18 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Drame, Fantastique, Romance, Jeunesse, Netflix

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Le Dernier Jour de Ma Vie (Before I Fall) :

Samantha (Zoey Deutch), jeune lycéenne, vit une vie parfaite, aux côtés de ses trois meilleures amies, Lindsay (Halston Sage), Ally (Cynthy Wu) et Elody (Medalion Rahimi), et de son petit ami (Kian Lawley). Mais après une soirée difficile et un accident de voiture mortel, elle découvre qu'elle est prise dans une boucle temporelle, et qu'elle doit sans cesse revivre sa dernière journée : de quoi lui permettre de changer les choses, et de s'apercevoir que tout n'est pas rose autour d'elle...

Un film fantastique que j'ai regardé à l'aveugle, sur la simple promesse de ce qui paraissait être Un Jour Sans Fin un peu plus sérieux... et sans savoir que c'était, en réalité, l'adaptation d'un roman young adult pour adolescentes.

Et là, forcément, c'est le drame : personnages en carton-pâte, intrigue dérivative et cousue de fil blanc, conclusion forcée au possible, message et thèmes simplistes (Le harcèlement scolaire, c'est mal ! Profite de chaque instant de ta vie !) et une héroïne (Deutch) au physique suffisamment passe-partout pour que toutes les jeunes filles puissent s'imaginer à sa place sans trop de problèmes.

C'est longuet, mollasson, baigné dans une photographie froide aux teintes grisâtres et bleuâtres, accompagnée de morceaux d'électro-pop/synth-pop assez insipides, et la narration occasionnelle en voix off achève de rendre ce métrage larmoyant et mélodramatique des plus agaçants pour qui est âgé de plus de 15 ans.

2/6 (ça plaira probablement à un certain public, et ce n'est pas forcément mal interprété ou filmé, mais je ne suis clairement pas le cœur de cible)

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Un film, un jour (ou presque) #693 : Woody Woodpecker (2017)

Publié le 17 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Jeunesse, Comédie, Fantastique, Musique

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Woody Woodpecker - Le Film :

Lorsqu'un avocat divorcé (Timothy Omundson) s'installe dans un bois de l'état de Washington en compagnie de sa nouvelle petite-amie (Thaila Ayala) et de son fils (Graham Verchere) pour y construire une demeure immense et la revendre au plus offrant, il abat le coin de forêt où vit Woody Woodpecker (Eric Bauza), un pivert surexcité, bien décidé à protéger son habitat naturel...

Long-métrage sorti partout dans le monde en vidéo/sur Netflix, et en salles au Brésil (marché pour lequel il a été produit), ce film hybride mêlant animation et prises de vue réelles est l’œuvre d'un faiseur confirmé, réalisateur d'innombrables téléfilms de Noël et autres suites médiocres de comédies pour enfants (La Course au Jouet 2, par exemple), qui a co-écrit le film avec les scénaristes d'Inspecteur Gadget 2, et de Norm.

Autant dire que le seul intérêt, dans ce métrage, est la prestation de Timothy Omundson, dans l'un de ses derniers rôles (si ce n'est le dernier) avant son attaque cérébrale. Un Omundson qui se donne à fond malgré un script calamiteux, et un Woody Woodpecker détestable au possible, car épuisant, s'adressant constamment au spectateur, et doté d'un humour pipi/caca/prout déplorable.

Bref, c'est creux au possible, c'est mal rythmé, le doublage de Woody est assez mal mixé, c'est du (mauvais) slapstick à gogo, avec une illustration musicale insipide, des seconds rôles transparents, des méchants chasseurs caricaturaux... et ça tente de jouer la carte de l'émotion dans sa dernière ligne droite, sans être particulièrement convaincant.

1/6 (à réserver aux moins de 8 ans)

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Un film, un jour (ou presque) #692 : Fight Games 2 (2017)

Publié le 16 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Canada, Sport, Comédie

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Fight Games 2 (Goon : Last of the Enforcers - 2017) :

Désormais marié à sa petite amie Eva (Alison Pill), enceinte, Doug Glatt (Sean William-Scott) est contraint de raccrocher les patins lorsqu'il se fait démolir, sur le terrain, par Anders Cain (Wyatt Russell), un nouveau venu. Reconverti dans les assurances, Doug est cependant contraint de reprendre du service lorsque Cain est placé à la tête de son ancienne équipe, et pour s'entraîner, il se tourne vers son ancien rival, Ross Rhea (Liev Schreiber)...

Le premier Goon/Fight Games (2011) était un film sportif canadien écrit et produit par Jay Baruchel, une comédie sportive pas très subtile ou finaude, mais qui compensait sa lourdeur par son énergie, sa brutalité, et sa distribution sympathique.

Ce second volet, qui reprend la même équipe devant et derrière la caméra, marche dans les traces directes de Rocky II et III, et tente de retrouver le charme du premier volet... mais il se prend un peu trop au sérieux, et privilégie un peu trop le sport et le sentiment, au détriment de la comédie.

On ne rit pas beaucoup, on ne sourit pas vraiment plus (Elisha Cuthbert, en soeur - constamment ivre morte - d'Alison Pill, est amusante, sans plus), et en mettant plus l'accent sur l'émotion et la sincérité (ce qui n'est pas forcément un mal, dans l'absolu), le film y perd en efficacité, finissant par n'être qu'un film de sport (certes bien filmé par Baruchel) parmi tant d'autres.

Un petit 3/6

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Les bilans de Lurdo : The Tick, saison 1 - suite et fin (2017-2018)

Publié le 15 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Action, Aventure, Science-Fiction, Fantastique, Amazon

Au terme des six premiers épisodes de cette nouvelle version des aventures de cette chère Tique, diffusés en août dernier par Amazon, j'avais conclu de manière optimiste, en espérant que le délicat équilibre sérialisation sérieuse/comédie absurde/action super-héroïque décalée que le programme semblait avoir enfin trouvé, à la mi-saison, allait être le mot d'ordre de ses six derniers épisodes.

The Tick 2017 - Saison 1 - suite et fin (1x07-12) :

Capturé, Arthur tente de s'échapper et d'emmener avec lui le Professeur Karamazov (John Pirkis), qui détient les secrets du VLM, et des plans machiavéliques de la Terreur...

Et d'office, premier souci : bien que j'aie (tardivement) passé en revue la première moitié de la saison courant février, je m'aperçois que, deux mois plus tard, je n'en ai pas retenu grand chose. La faute à un format de 20-25 minutes vraiment pas fait pour des demi-saisons séparées, et à un ton initialement trop hésitant, qui empêchait tant la comédie que les moments plus sérieux d'être vraiment mémorables et marquants.

Ensuite, il apparaît très rapidement que la série, à mesure qu'elle progresse dans sa première saison, continue de délaisser progressivement l'humour, pour insister sur son intrigue et son action super-héroïque.

Ce n'est pas forcément un mal (ça permet de finir la saison sur un affrontement final assez réussi), et ça ne veut pas dire pour autant que le show perd totalement son sens de l'absurde et des vannes improbables (entre Danger Boat amoureux d'Arthur, le robot soviétique, Baby Karamazov, ou encore la campagne publicitaire de la Terreur, il y a de quoi faire)... mais dans l'ensemble, on est nettement moins dans la déconnade et la parodie que ce que l'on aurait pu espérer.

Selon les épisodes, l'équilibre humour/sérieux est ainsi assez inégal : après les deux premiers épisodes de cette demi-saison, relativement sérieux, Ben Edlund repasse à la co-écriture, pour quelque chose de plus léger, le temps d'un épisode. Puis c'est retour au sérieux et aux intrigues de fond pour les trois derniers chapitres, les plus chargés en action...

Mais qui dit épisodes plus sérieux et dramatiques demande aussi des personnages convaincants. Et là, je dois bien avouer que j'ai toujours autant de mal à prendre Overkill ou Superian au sérieux, tant les acteurs me paraissent compétents, mais peu charismatiques (et pas aidés par leurs costumes).

J'ai été nettement plus convaincu par Dot, la sœur d'Arthur, et par ce dernier, deux personnages qui se réalisent vraiment dans cette demi-saison.

Quant à la Tique, problème, puisque le personnage de The Tick semble relégué au second plan, et au rôle de distributeur de punchlines décalées : la série a clairement choisi de parler d'Arthur, et de faire de lui son héros, ce qui, malheureusement, signifie que The Tick fait parfois un peu de figuration dans son propre programme.

Ce n'est pas rédhibitoire, mais difficile de ne pas regretter cette situation. Dans l'ensemble, cette version de The Tick m'a paru nettement moins attachante que la version sitcom de 2001, ce qui est paradoxal, puisque les personnages sont ici plus développés et approfondis, et que leurs relations le sont tout autant.

Mais l'accent mis sur l'intrigue de fond, au détriment de la Tique et d'un humour plus prononcé, ainsi que les seconds rôles moins charismatiques et mémorables (en 2001, on avait Liz Vassey, Nestor Carbonell, Ron Perlman, Kurt Fuller, Dave Foley, Armin Shimerman...) font que j'ai eu du mal à m'attacher à la moitié de ces nouveaux personnages, alors que je partais plutôt conquis d'avance.

Cela dit, cette nouvelle version de The Tick est loin d'être un ratage, et on ne peut qu'espérer que la saison 2, déjà commandée, saura ménager un peu plus de place à l'excentricité et à la comédie, ainsi qu'au personnage titre de la série.

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Les bilans de Lurdo - Westworld, saison 1 (2016) - dernière partie (1x09-10)

Publié le 14 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Drame, Western, Les bilans de Lurdo, Thriller, HBO

Suite et fin de cette saison 1 de Westworld, qui m'a un peu perdu en cours de route, à cause de légers flottements au niveau de la structure et de l'écriture...

Westworld saison 1 - 1x09 : 

De plus en plus puissante, Maeve révèle sa nature à Bernard ; Bernard, lui, se confronte à Ford, et l'oblige à lui rendre ses souvenirs, mais cela se retourne contre lui. Dolores parvient enfin au coeur du Labyrinthe, où elle retrouve l'Homme en Noir. Hale continue de tenter d'écarter Ford de la direction du parc ; William se radicalise de plus en plus...

Assez mitigé, dans l'ensemble : je me répète, mais j'ai énormément de mal avec la sous-intrigue de Maeve, désormais tellement surpuissante et omnisciente qu'elle parvient même à contrôler Bernard. Peut-être que si ça avait été mieux amené et mis en place...

À l'identique, le virage über-méchant de Ford n'est pas forcément inintéressant, mais semble particulièrement forcé et caricatural dans sa mise en place. Je reste cependant intrigué par l'hôte qui est progressivement fabriqué dans toutes les scènes mettant Ford en scène, dans son antre... je me demande s'ils ne nous préparent pas le double d'un personnage ou d'un autre, pour le remplacer à l'insu de tous.

Un peu à l'image de Bernard/Arnold. Pas forcément totalement surprenant - le nombre de postulants au titre d'Arnold était finalement limité : Ford, Bernard, un nouvel acteur ou une intelligence artificielle désincarnée - mais logique.

Du côté de l'Homme en Noir et de William, enfin, leurs caractères se rapprochent de plus en plus, et on en apprend pas mal sur l'HeN, pour un tout qui semble bien valider la théorie selon laquelle ils ne font qu'un.

Mais dans l'ensemble, s'il était plutôt bien réalisé, cet épisode ressemblait assez à un épisode de mise en place, notamment sur le front de Dolores, avec des scénaristes qui en gardent clairement sous le coude pour l'épisode final.

1x10 :

L'identité de l'Homme en Noir est enfin révélée ; Maeve met en œuvre son plan pour s'évader de Westworld ; Ford déclenche sa nouvelle fresque narrative, et chamboule tout l'écosystème du parc...

90 minutes pour cet épisode final, qui n'en méritait pas forcément tant.

Il y a en effet, dans cet épisode, pas mal de remplissage, ce qui a l'effet désagréable d'étirer en longueur des révélations et des réponses que le spectateur a déjà plus ou moins devinées à l'avance.

Problématique, lorsque toute la série repose sur ce type de structure "à mystères".

Les secrets du labyrinthe, l'identité de l'Homme en Noir, la réaction finale de Maeve, la souffrance en tant que catalyseur du réveil des Hôtes, le recrutement de tous les hôtes désactivés, le massacre du conseil d'administration de Talos, tout ça, ce n'est pas inintéressant, mais c'est aussi particulièrement prévisible et balisé.

Et fréquemment, jusqu'au dernier instant, le scénario tente de faire durer le suspens : je pense notamment à l'identité de l'Homme en Noir, étirée jusqu'à plus soif par la réalisation et par le script, qui tentent une double feinte, celle d'une ambiguïté visuelle (ratée) entre Teddy et William dans le rôle de celui qui "m'aime et va venir me sauver", et celle de l'HeN qui raconte la vie de William à la troisième personne, histoire de faire croire jusqu'au bout qu'il est en réalité Logan.

Le plan final de Ford, qui manipule tout le monde en secret, y compris Maeve, pour amener à un coup contre le conseil et à la réalisation du rêve d'Arnold... mwé. Pas totalement surprenant tant son heel turn semblait grossier et forcé, et pas totalement bien pensé, puisque reposant en partie sur la bêtise humaine, notamment de ses techniciens. Mais bon, passons.

La seule chose que je n'ai vraiment pas anticipée, c'est l'identité de Wyatt (à savoir Dolores). Mais c'est principalement parce que je ne me suis même pas posé un seul instant la question de cette identité, et que le sort de Dolores ne m'a malheureusement pas intéressé plus que ça.

Pourquoi ?

Bonne question. Il va falloir que j'y réfléchisse, avant de tenter de synthétiser ce que j'ai pensé de cette première saison très inégale. Rendez-vous la semaine prochaine, pour un bilan plus détaillé.

 

(retrouvez aussi sur ce blog la critique des épisodes 1x01-02 ; 1x03-04 ; 1x05-06 ; 1x07-08)

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Un film, un jour (ou presque) - INTÉGRALE MARVEL CINEMATIC UNIVERSE - Tony Stark : bientôt la fin ? (dernière partie)

Publié le 14 Avril 2018 par Lurdo dans Cinéma, Action, Aventure, Comédie, Fantastique, Science-Fiction, Marvel, MCU, Édito

Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive chez nous dans moins de deux semaines, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, tournons-nous brièvement vers Tony Stark, la pierre angulaire de cet univers, et intéressons-nous à son évolution...

En Phase 1, Tony Stark s'est réinventé, passant de marchand d'armes égocentrique sans foi ni loi à super-héros prêt à se sacrifier pour autrui ; ébranlé par ce sacrifice, en Phase 2, Tony n'a cessé de commettre des erreurs qui sont revenues le hanter, et ont fait peser toujours plus de poids sur ses épaules ; et en Phase 3, Tony touche le fond...

Captain America - Civil War (2016)

Lorsque Civil War débute, Tony ne va pas bien.

Il ressasse sans cesse ses derniers instants avec ses parents (et dépense des centaines de millions de dollars dans un outil holographique thérapeutique - une preuve qu'il tente de se soigner, mais qu'il s'y prend mal, et pense toujours que son génie technologique aura réponse à tout), Pepper et lui sont "en pause" (probablement à cause des événements d'Avengers 2, qui ont vu Tony revenir sur tout ce qu'il avait promis à Pepper dans Iron Man 3, avec les résultats que l'on sait), et Stark va mal, d'autant qu'une rencontre avec la mère d'une victime disparue en Sokovie ne fait que le remettre face aux conséquences de ses actes.

Comme l'affirmait Vision, depuis que Stark a annoncé qu'il était Iron Man, les phénomènes paranormaux et destructeurs se sont multipliés, et il est difficile de ne pas y voir une relation de cause à effet. Stark, certainement, le perçoit comme ça, et, d'une humeur particulièrement maussade, il tente à nouveau de trouver un moyen de protéger la planète de manière globale, et accessoirement, de se soulager d'une partie de ses responsabilités trop pesantes.

Son armure n'a pas suffi. Ses armures n'ont pas suffi. Son Iron Legion n'a pas suffi. Ultron n'a pas suffi. Le Projet Insight n'a pas suffi. Vision ne suffit pas. Les Avengers ne suffisent pas.

Alors Stark décide de confier la sauvegarde de la planète aux accords gouvernementaux de Sokovie : s'il est encadré, s'il ne devient plus qu'un soldat obéissant aux ordres, peut-être qu'il n'aura plus à endosser la responsabilité intenable qui est la sienne, les remords qui sont les siens, etc.

Paradoxal, pour un chef d'entreprise milliardaire, autrefois tellement indépendant qu'il n'avait ni confiance dans son gouvernement, ni dans son armée, ni dans le SHIELD... mais c'est assez symptomatique de l'état d'épuisement psychique de Tony Stark à ce niveau de sa vie : il a tout tenté pour protéger la Terre, il a exploité tout son génie, et à chaque fois, cela n'a fait que se retourner contre lui, ou envenimer la situation.

Stark affirme qu'en bon visionnaire, il a compris que l'opinion publique allait se retourner contre les Avengers, mais en parallèle, avec les accords de Sokovie, Stark se cherche surtout un garde-fou, une autorité capable de l'encadrer, et de le recadrer s'il se laisse emporter par ses pulsions. De plus, cela lui permet de mettre encore plus de distance (émotionnelle et physique) entre lui et le reste du monde, et toutes ces menaces qui l'entourent.

Mais comme d'habitude, Tony n'a pas vraiment réfléchi à ses actes et à ses décisions, et ses réactions impulsives et unilatérales divisent pour de bon les Avengers. Et, comme à chaque fois que Stark tente de prendre du recul, ce sont ses émotions et sa fierté qui le replongent au beau milieu des conflits, et lui font commettre des erreurs impardonnables.

Frustré par le refus de certains de ses collègues d'adopter une perspective globale (et parce que ces derniers ne comprennent pas ce que ces accords représentent, psychologiquement et émotionnellement, pour Tony), Stark se braque dans ses positions, et montre qu'il est de plus en plus radical, prêt à tout pour arriver à ses fins.

Y compris à recruter Peter Parker, un adolescent inconnu, à lui donner un costume ultra-perfectionné, et à l'envoyer sur le champ de bataille contre des soldats aguerris : à nouveau, la situation échappe au contrôle de Stark, et dégénère en bataille rangée contre ses anciens amis.

De quoi rajouter une nouvelle dose de stress à un Stark déjà à bout... mais lorsque Rhodey est grièvement blessé, cela agit comme une piqure de rappel sur Stark : à chaque fois qu'il se laisse porter ses émotions, cela se retourne contre lui, et ses proches en souffrent. Ajoutez la réalisation qu'il a été manipulé de bout en bout par Zemo, et Tony semble retrouver un peu de bon sens... jusqu'à ce que le tout redevienne personnel, et frappe Tony au cœur de ses failles psychologiques :  il découvre la responsabilité de Bucky dans le meurtre des parents Stark.

Émotionnellement et psychologiquement brisé, Stark perd tout contrôle, et sa colère entérine pour de bon la fin des Avengers.

À la fin de Civil War, Tony est seul.

Pepper n'est pas là, ses amis Avengers sont pour la plupart en fuite, le SHIELD n'existe plus, il a été incapable de protéger Rhodey, et il n'a plus personne sur qui s'appuyer. Certes, les accords de Sokovie sont en place, et la défense de la planète ne repose plus entièrement sur les épaules d'Iron Man... mais le coût de ces accords a été énorme pour Stark et pour son équipe.

Seule lueur d'espoir, l'ultime message laissé par Captain America à Tony Stark, un message clef à l'importance sous-estimée : "Nous avons tous besoin d'une famille".

Stark est à nouveau au fond du trou, mais cette fois-ci, il en a parfaitement conscience. Les Avengers étaient sa famille, mais désormais, sa famille est en miettes, par sa faute. Et si Stark veut réussir à retrouver un certain équilibre dans sa vie, il va devoir reconstruire son existence, et sa famille.

Ce qui va passer, non seulement, par un travail psychologique, mais aussi par une réconciliation avec Pepper, et par la reformation des Avengers...

... et pour cela, qui de plus approprié qu'un certain Peter Parker, qui rappelle clairement à Tony le jeune garçon qu'il était, mais qui possède encore le code moral et l'innocence qui font défaut à Stark depuis trop longtemps ?

Spider-Man - Homecoming

Deux mois après la Civil War qui a divisé les Avengers, Tony Stark commence à remonter la pente. Suivant les conseils de Rogers, il a renoué avec Pepper (il évoque même des fiançailles), et avec elle, son sourire et sa décontraction sont revenus. Stark a cessé de se morfondre, et, désormais à la tête des rares Avengers restants et ayant signé les accords de Sokovie, il se sent un peu plus léger, soulagé d'une grosse partie des responsabilités qui lui incombaient.

Stark entame ainsi le déménagement de la tour des Avengers, qu'il a revendue, afin de s'éloigner physiquement et émotionnellement de ce qui reste un symbole fort d'un passé révolu : les Avengers version 1.0 ne sont plus, et en s'en éloignant, Stark passe à autre chose, tout en épargnant à New York le souvenir d'une tragédie urbaine conséquente.

(peut-être que cette tour va être rachetée par un certain Reed Richards, qui sait...)

Stark a donc retrouvé son sourire de façade et son arrogance habituelles, en même temps qu'il a renoué avec une vie plus calme et plus normale. Mais en parallèle, Stark a aussi un peu grandi, intérieurement, et appris de ses erreurs. Le discours de Cap sur la famille l'a amené à prendre conscience de l'irresponsabilité d'avoir recruté Peter Parker pour leur Civil War, et désormais, Stark se sent responsable de l'adolescent (ainsi que du fait de lui avoir donné un costume surpuissant).

Mais de la même manière qu'à ses débuts, Tony n'avait aucune idée de comment jouer les héros, il n'a aucune idée de comment être un père de substitution, ou un grand frère, pour Parker. Ce qui l'amène à se rabattre sur le seul modèle paternel qu'il ait jamais connu (celui de Stark Sr.), et de reproduire, avec Peter, le même schéma parental dont il a lui même été "victime" enfant (et qu'il a déjà reproduit avec Harley dans Iron Man 3).

Il faut dire que Harley et Parker ont beaucoup en commun, aux yeux de Stark. Tous deux lui rappellent ses jeunes années, puisqu'ils sont tous deux de jeunes inventeurs courageux, et qui luttent à leur échelle contre l'adversité en mettant au point des inventions. Mais Tony reste Tony, et pour lui, être un mentor (ou un père) se résume à tenir à distance son protégé, tout en le laissant trouver son chemin dans le monde.

À la fin d'Iron Man 3, Stark avait pu laisser Harley dans son village en le couvrant de cadeaux, et en espérant qu'il tourne bien, livré à lui-même. Très logiquement, il a fait de même avec Peter, lui confiant son costume, et le renvoyant à sa vie de lycéen, très vaguement supervisé par un Happy Hogan particulièrement distant.

Stark, cependant, n'est plus le même, il n'est plus aussi irresponsable : son seul souhait, pour Peter, est que ce dernier évite toutes les erreurs que Tony a commises, et se montre meilleur que lui.

Il faut dire que, contrairement à Tony, qui avait choisi d'être un héros pour soulager sa conscience et récolter un peu de gloire au passage, Parker fait ça pour des raisons morales (le fameux "de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités"). Et dans cet adolescent masqué qui aide des inconnus sans rien en retirer d'autre que la satisfaction du devoir accompli, Stark voit un reflet déformé de son propre destin, un véritable héros, et ce qu'il aurait pu être sans tous ses problèmes psychologiques et tous ses défauts.

En Parker, Tony perçoit une nouvelle génération de héros, un successeur potentiel qui pourrait prendre la relève si Stark décidait de remballer son armure, et qui doit donc éviter de tomber dans les mêmes pièges que son aîné.

C'est pour cela que Stark tente de "parquer" Parker à New York : il sait pertinemment quel effet la découverte d'un univers immense et hostile peut avoir sur un esprit, et il tente d'éviter à l'adolescent de se sentir trop insignifiant face à ce monde super-héroïque dans lequel il l'a plongé (ce qui, paradoxalement, a plutôt l'effet inverse sur Parker, qui trouve sa vie lycéenne bien fade face au faste de l'existence de Stark, play-boy jet-setteur international toujours en voyage).

Toujours sans savoir s'y prendre, Stark tente aussi d'apprendre à Parker la leçon la plus importante qu'il ait lui-même apprise au cours de sa carrière : le costume ne fait pas le héros. Pour cela, il bride le nouveau costume de Parker, et va même jusqu'à le lui confisquer... en vain.

Parker continue de se battre contre le crime, qu'il ait un costume made in Stark ou non, et il parvient seul à arrêter un dangereux trafiquant d'armes, le Vautour, qui menaçait de dérober toute la technologie de Tony Stark. Un Vautour qui, une nouvelle fois, est le produit indirect des actes de Tony Stark (qui a donné naissance à la carrière de criminel de Toomes en le privant de son emploi après la Bataille de New-York)... et qui s'ajoute donc au "casier" de Tony Stark.

C'est là que Stark réalise une chose : malgré son jeune âge, malgré son inexpérience, Peter Parker est déjà un héros, aux instincts bien affûtés. Comme Stark, Peter est prêt à tout risquer pour protéger ses proches, mais contrairement au milliardaire, Parker n'est pas seul, et il ne souffre pas (au premier abord) des mêmes problèmes psychologiques que Stark.

Avec son code moral bien affirmé, et l'énergie de la jeunesse, Peter Parker est donc déjà un héros... un héros qui a déjà conscience de ses limites (il refuse l'upgrade finale de Stark, et sa place au sein des Avengers), et qui, par bien des aspects, est déjà bien meilleur que Tony ne le sera jamais.

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Un parcours compliqué

Depuis le début de sa carrière de super-héros, Stark alterne les hauts et les bas. Premier vrai super-héros "moderne" du MCU, il est le plus célèbre de ses congénères, mais cette gloire n'est pas sans contreparties, et a fait de lui une cible privilégiée. D'autant que les nombreux défauts de Tony (arrogance, impulsivité, volonté de contrôle absolu, problèmes parentaux) sont bien connus de tous, et que ses ennemis ne se privent pas de les exploiter.

Instable psychologiquement depuis son traumatisme fondateur, Tony alterne donc les périodes plus tranquilles et heureuses, durant lesquelles il semble guérir, et arbore son habituel sourire de façade goguenard... mais systématiquement, à chaque fois que Tony semble se reconstruire, un nouvel événement se produit dans sa vie, qui le tire vers le bas, rouvre un peu plus encore les blessures du passé, et le fait sombrer toujours plus profond.

Cette trajectoire en montagnes russes est responsable de bien des problèmes de Stark, puisque chacun de ses actes impulsifs déclenche des crises toujours plus graves, suivant une sorte d'effet boomerang karmique punissant Stark pour ses défauts.

À la limite, on pourrait presque dire que le plus grand ennemi des Avengers, dans le MCU, c'est Stark lui-même, et ce sans le vouloir. Et Tony en a conscience, puisque cela nourrit son sentiment de culpabilité et de responsabilité : il sait que ses actes auront peut-être des conséquences dramatiques, mais comme personne d'autre n'est capable de faire ce qu'il fait, il se sent obligé de continuer à trouver des solutions toujours plus discutables.

Avec les conséquences que l'on connaît.

Mais à ce point de cet arc narratif entamé en 2008, Stark semble aller mieux... il remonte la montagne russe, en quelque sorte. Mais qui dit remontée, dit aussi redescente, et si les dix dernières années de films Marvel nous ont appris quelque chose, c'est que plus Tony Stark monte haut, et plus sa chute est rude...

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Infinity War : la descente aux enfers ?

Dans Infinity War, Thanos et ses armées vont envahir la Terre, et très probablement laminer les Avengers sans le moindre effort.

De ce que les bandes-annonces laissent deviner, les pertes risquent d'être nombreuses - Vision devrait perdre sa pierre d'infinité, les Asgardiens devraient être massacrés, Spider-Man et Iron Man vont se retrouver transportés sur une planète inconnue où ils seront en difficulté, et la Terre devrait subir des dégâts considérables...

... soit exactement tout ce que Tony Stark redoute, tout ce qui l'obsède, et tout ce qui le mine depuis des années.

Il est très probable qu'au début d'Infinity War, Tony aille mieux, maintenant qu'il a retrouvé Pepper et un semblant d'équilibre. Il est même peut-être possible que le couple parle sérieusement mariage, ou même grossesse (ce qui irait de pair avec le besoin, pour Stark de se trouver une famille et un successeur).

Mais très rapidement, les événements du film - Stark sera certainement confronté aux conséquences funestes du recrutement de Peter Parker, à un moment ou à un autre (un recrutement qui établit d'ailleurs un parallèle intéressant entre Tony/Spidey et Thanos, qui recrute lui aussi ses "enfants" et en fait des guerriers à sa solde), et je ne serais pas surpris que Pepper ou Happy ne survive pas à cette Infinity War - devraient le frapper au plus profond de son âme, et le meurtrir profondément.

Voire même le rendre totalement incapable de se battre, car se considérant totalement perdu et dépassé par les forces de Thanos (du moins, jusqu'à l'arrivée de Captain America et de son équipe).

Si je devais parier, je dirais que le film sera assez sombre pour Stark, et probablement capital pour son développement... reste alors à savoir si, dans Avengers 4, Stark prendra une décision inévitable (prendre sa retraite pour de bon, s'établir avec Pepper, et confier son armure à quelqu'un d'autre - Shuri, la sœur de T'challa, qui ferait un bon équivalent à la Riri Williams des comics ?), ou s'il devra répéter une nouvelle fois son geste d'Avengers 1, et se sacrifier pour sauver ses amis (et le monde)...

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Un film, un jour (ou presque) #691 : Suicide Squad - Le Prix de l'Enfer (2018)

Publié le 13 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Animation, DC, Fantastique, Science-Fiction, DCAMU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Suicide Squad - Le Prix de l'Enfer :

Afin de mettre la main sur un objet mystérieux aux pouvoirs improbables, Amanda Waller (Vanessa Williams) décide de former la Suicide Squad, en réunissant Deadshot (Christian Slater), Harley Quinn (Tara Strong), Bronze Tiger (Billy Brown), Captain Boomerang (Liam McIntyre), Killer Frost (Kristin Bauer van Straten) et Copperhead (Gideon Emery). Mais de nombreux autres criminels - parmi lesquels Vandal Savage et Zoom - ont aussi des vues sur leur objectif...

Dernier long-métrage animé prenant place dans l'univers DC, ce SSHtP se veut une sorte de version grindhouse/film d'exploitation de ce monde et de ces personnages, comme en atteste la musique assez clichée, et l'effet vieille pellicule qui orne ponctuellement l'image.

Dans l'absolu, pourquoi pas : c'est ce qu'aurait dû être le film de David Ayer, et ça permet à ce dessin animé d'être globalement assez décomplexé.

Car dans le genre, SSHtP n'y va pas par quatre chemins : c'est gentiment bourrin (les personnages meurent dans des débordements de sang et des explosions de crâne assez grotesques, à la Ken le Survivant), les personnages ont des apparences improbables (j'ai bien aimé la Banshee punkette), ça racole gentiment, et on a droit à des digressions gratuites vraiment pas indispensables, mais amusantes (toute la sous-intrigue sur le Doctor Fate strip-teaseur ressemble vraiment à du remplissage, mais ça reste néanmoins sympathique).

Cela dit, le tout traîne gentiment en longueur, et après la trouzemillième fusillade, le tout devient assez répétitif, d'autant que ça se résume à une chasse au macguffin pas très originale ou intrigante, mettant en scène des seconds couteaux particulièrement peu inspirants, sous-développés (entre Bronze Tiger et Scandal Savage, on a le choix au niveau des clones bancals de Wolverine), et au doublage très inégal.

Bref, c'est très inégal, mais ça se regarde, et c'est toujours mieux que la version en prises de vue réelles. Ce qui n'est pas difficile, convenons-en.

Un petit 3/6

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Un film, un jour (ou presque) #690 : Beep - A Documentary History of Game Sound (2016)

Publié le 12 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Musique, Histoire, Canada

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Beep - A Documentary History of Game Sound :

Un documentaire canadien qui dure près de deux heures, et qui couvre en long, en large et en travers, l'histoire de la musique des jeux vidéos (principalement dans sa première moitié), et les nombreuses techniques et spécialités du genre (le doublage, le sound design, les musiques plus modernes, l'ambiance, etc).

Problème : le documentaire dure près de deux heures.

Deux heures d'interviews de spécialistes et de compositeurs, qui se répètent régulièrement, deux heures de propos parfois très pointus et austères, privilégiant les explications verbeuses aux démonstrations par le son (il n'y a pas forcément assez d'exemples musicaux reflétant les propos des intervenants, etc), et finissant par lasser, compte tenu de la durée conséquente du métrage.

Assez frustrant, au final, et probablement à réserver aux passionnés du genre, qui n'hésiteront pas à passer deux heures complexes sur ce sujet.

3/6 (pour l'effort de s'intéresser à un genre de niche, et pour l'exhaustivité des intervenants)

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